La goutte d’eau tombe du plafond dans le seau posé sur le frigo avec sa régularité de métronome impitoyable. Intervalle trop régulier : on espère que le plafond ne crève pas. Ce sont toutes les économies qui vont passer là, dans la toiture, la peinture et les plâtres, des économies que je n’ai pas, des économies qu’il faudra réaliser après. Des dettes auxquelles il faudra faire face avec la dignité de ceux qui savent se serrer la ceinture lorsque la nécessité l’impose. Alors se préparer à la disette, aux portions congrues, aux jours sans pain. Mais les dimanches, tout de même, sur les pommes de terre tiède s’accorder le luxe de quelques gouttes d’une huile saveur truffe, pour, regardant le plafond refait à neuf et profitant de l’abri d’une toiture rutilante, profiter un peu de la vie qui nous prend tout.