Site icon Sébastien Bailly

10 octobre – Hugo

De tout temps l’homme a cherché à se nourrir. La conserve date d’avant l’aviation. D’un temps où l’hiver était rude, où l’on courbait l’échine en attendant les beaux jours. On avait passé l’été à entasser les provisions. La viande avait séché, et les légumes étaient alignés dans leurs bocaux, au cellier, et l’on en avait assez pour tenir jusqu’au printemps. C’était avant la conserve industrielle. Et maintenant le haricot rangé dans sa boîte en fer, et que l’on puisse passer l’été sur la plage sans penser à la suite. Juste à tendre la main au rayon du supermarché, même plus à stocker chez soi et tenir le compte des boîtes. On a oublié. Mieux, en plein décembre, pour peu qu’on regarde peu à la dépense, le haricot frais s’étale en devanture des primeurs. Il vient du bout du monde, en avion, presque aussi frais que celui du jardin. Presque aussi bon que si l’on en avait soi-même préparé des bocaux.

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