Site icon Sébastien Bailly

11 septembre – Jean-Gabriel

Le vieil oncle excentrique, comme dans toutes les familles, est celui qui parle aux lapins dans leurs clapiers, longtemps, vraiment, et pose des questions et leur répond, celui qui écrit des poèmes et les publie dans des livres qu’il offre et qui, dit-on, aurait eu un métier passionnant, une sorte de scientifique un peu fou qui aurait découvert la façon optimale de râper les carottes, marié à une danseuse de flamenco, une Espagnole percluse d’arthrite que la famille n’aurait jamais vraiment appréciée. Voilà ce qui est excentrique. Mais une ponceuse ? A quoi dois-je m’attendre ? Qu’elle ponce ? Sûrement pas. Excentrique, elle perce ou rabote, elle joue de la musique dans un orchestre, elle enregistre les rêves ou bat la mayonnaise. C’est la ponceuse inattendue, surprenante. J’en veux une, forcément, et l’offrir à mon vieil oncle qui saura, lui, quoi en faire et trouvera l’usage incongru mais adapté à une situation précise qu’on n’aurait jamais cru voir ce produire.

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