Ma mère rêvait pour moi d’une vie de héros de série télévisée, et ça aurait été des histoires d’amour, de trahison, et de secrets dévoilés au fil d’épisodes interminables. De retournement de situation en révélations incongrues, j’aurais connu les affres d’un destin sans commune mesure jusqu’à me hisser au sommet d’un empire. Vraiment, c’était bien vu. Et peut-être que ça m’aurait plu. Plus que les trajets en bus jusqu’au bureau où j’organise jour après jours les plannings de celles et ceux qui cumulent congés payés, jours chômés et arrêts maladie. Passionnant, vraiment passionnant. Je pointe le matin, à midi, le soir, et je vérifie consciencieusement que je ne dépasse pas les heures. Et je reprends le bus. Et puis je regarde à la télévision la vie d’un autre Brendan médecin ou aviateur, ou espion international. Un qui se moque des planning et qui met un peu de piment dans ma vie. Merci maman.