Ce qui est fantastique avec les pâtes, c’est l’immensité des possibilités. Au début du mois, c’est la fête à chaque repas. Je mitonne pour les grandes occasions une sauce au foie gras, aux morilles, quelques coquilles Saint-Jacques, et c’est une explosion de saveur, comme ils écrivent dans les magazines. Mais ça ne peut pas durer toujours, et très vite je me satisfais de quelques lardons, d’un oignon, d’un œuf, d’un peu de crème. C’est encore bien assez pour recevoir pour peu qu’il reste un bout d’emmental à râper. Pour la fin du mois, et je ne veux pas me plaindre, hein, je commence à rationner le beurre. Sinon, le dernier jour avant la paye, ce ne sera qu’un filet d’huile de colza pour que ça ne soit pas trop indigeste quand même, et si j’ai de la chance, il reste au fond du tube de concentré un peu du goût de la tomate. Mais je salive déjà : un nouveau mois commence.