Site icon Sébastien Bailly

180 – Ce qu’on n’a pas vécu

Commencer à écrire

Tout effacer

Et renoncer au texte qui disait

La voie inexplorée

Que tu as ignorée

Tout y était possible

Le bonheur comme la liberté

C’était s’affranchir de toutes les impasses

Les phrases étaient belles et pleines d’espoir

Les phrases promesses

Les phrases poèmes

Et les conjugaisons à tous les temps

Mieux valait effacer ces éclats aveuglants

Ces éclats tranchants

Et revenir au terne terre-à-terre des routines quotidiennes

Mieux vaudrait oublier la trouée des nuages

Et ce qu’on aperçut de l’autre côté des brouillards

Y avoir cru ne serait-ce qu’un instant

Avoir envisagé l’impossible

Il reste une petite lumière au coeur une vivacité à l’oeil

Une brûlure qui ne cicatrise pas

Et le contraste saisissant qui rend le gris plus gris et le noir plus profond

Ailleurs un filament de lumière réchauffe

On est aussi tout ce qu’on n’a pas vécu

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