J’aime quand c’est tellement beau que les yeux des enfants se mettent à briller. Oh ! Le beau gâteau. C’est de toutes les couleurs, et je fais des dessins. Ça pétille, et ça met du bonheur dans les regards. Les plus beaux des gâteaux, c’est chez moi qu’ils les mangent, et ils s’en souviennent pour toujours, les petits anges. Lorsqu’on vient chez tante Sibylle, il y a toujours un cake de compète ! Voilà, c’est la tradition. Deux fonds de génoise, de la crème au beurre, un glaçage et des paillettes, des étoiles, des pépites comme un feu d’artifice. Ils adorent. Moi, je n’en mange pas : le diabète. Je me donne tout ce mal pour eux. Je mange des pommes, ou des bananes. Mon bonheur est dans les grosses parts que je coupe et distribue à qui en veut. De bonnes grosses parts de gâteau. Et je les ressers jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus. Et encore. Peu importent si leurs parents râlent un peu. Je les gave de sucre. Un jour, ils n’en pourront plus. Comme moi. Il n’y a pas de raison qu’ils s’en sortent mieux. Ils sont monstrueusement gourmands et ils l’auront aussi, le diabète. Et le cholestérol, en prime. Je suis généreuse.