Site icon Sébastien Bailly

2. Tac

Le travail sur le texte imposerait de trouver son rythme. Le rythme d’abord. L’excavation. Les coups de pelle à même la matière pour y creuser. Du rythme. Encore. Encore. A-t-on jamais vu l’écrivain transpirer sur son clavier Et tac. Et Tac. ET TAC. Le rythme. Lettre après lettre. Syllabe. Tac. Syllabe. Tac. Tac de la barre d’espace entre les mots. Et la syllabe encore. Et la touche qui s’enfonce. Tac. On en prend plein la pulpe des doigts. Pas le temps de laisser revenir la lettre en place que déjà, tac, on la renfonce. Tac. On la broie sous le poids des phalanges. Une question de rythme. Une question de récurrence. Tac. Le motif qui revient dans la phrase, dans le texte. Tac comme un clin d’œil au lecteur c’est encore le même rythme, une légère variation, un thème rémanent. Tac. Tac. Tac. Ternaire. Tu tapes et tu claques. Tac ! Tu tacles. Tu cèdes à la facilité de l’allitération. Mais laisse venir. Respire. Tranquille.

Silence.

Et tac.

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