Je suis attentive aux signaux, ces petits signes de rien qui disent que les choses changent avant qu’on sache qu’elles ont changé. Le retour du topinambour, c’est un signe. Et pas un bon. Il y a eu la période ratte du Touquet, pomme de terre de Noirmoutier. Le luxe, quoi. Et, là, qu’est-ce qu’on nous propose ? Du topinambour. Vous trouverez des amateurs pour vous vanter le léger goût d’artichaut et les valeurs nutritionnelles incomparables du légume oublié mais que nos grand-mères cuisinaient, ou leurs grands-mères. Mais ne nous mentons pas, quand le topinambour fait son retour, c’est qu’on y retourne au temps de nos arrières-grands-mères. Et ce n’est pas, mais alors pas du tout une bonne nouvelle. Sauf si vous êtes persuadés que c’était mieux avant… Mais vous allez voir, quand on mange des topinambours un peu trop souvent, c’est que tout s’est écroulé autour et que les pommes de terre sont pour les riches. Et ça n’est pas bon signe, je vous dis.