Rien ne m’importe plus que la transparence. La moindre trace gâche le paysage : on ne voit plus qu’elle et c’était bien la peine de construire la villa sur cette baie paradisiaque, le château en surplomb de cette vallée idyllique, le pavillon au bord de cette autoroute vers le Sud. Une baie vitrée doit se faire oublier et que ne subsiste que le coucher du soleil, la crête à l’horizon, le jardinet balayé par les vents d’hiver. Je nettoie les vitres une fois par semaine, d’avantage par temps pluvieux et ne supporte pas celles et ceux qui posent leurs doigts ou leur front sans aucune considération pour le temps que je passe à maintenir l’ensemble des carreaux dans un état de propreté idéal. Ils tâtent de ma raclette sur la nuque. C’est un coup souvent définitif. Et si le paysage n’est pas à la hauteur, je n’hésite pas à y apporter les retouches nécessaires jusqu’à obtenir la netteté optimale. Que personne ne viennent y mettre le bazar.