Site icon Sébastien Bailly

292 – ce qu’ils ont pu

Ce que les poèmes ont dit

Le trop plein d’émotion

C’était de la guimauve

Souvent

Et cela sert à ça aussi

La poésie

Ce que les poèmes ont fait jour après jour

C’est te parler encore

Et malgré ton absence

C’est un peu pathétique

Je sais

Mais j’ai toujours fait ça écrire

Quand le monde s’écroule

Quand les ruines et le brouillard

À remplir des carnet ou bien rouler des feuilles

Dans la machine mécanique

Mais la poussière retombe doucement sur les pages

Tout disparaît et certains mots s’effacent

Dilués dans les larmes qui sèchent

Les poèmes ont dit les jours les nuits

Et comme il était impossible de respirer

L’absence

Le vide

Ils ne pouvaient le dire autrement

Les poèmes ont fait ce qu’ils ont pu

Et je les remercie

Si j’écris de la poésie un jour

Encore

J’essaierai de me souvenir de cette oppression

Des suffocations

Du poids et de l’étau qui serre l’âme et la poitrine

De la mort qui rôde

Les poèmes ont fait ce qu’ils ont pu

Ce qu’il a fallu

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