Il convient, dit-on, de baisser la température de l’appartement de quelques degrés. Pour la planète, pour l’économie, par solidarité. Nous devons accepter de ne plus nous rouler torse nu sur nos tapis de fourrure devant de grands feux de joie, la chaudière à fond, fenêtres ouvertes en suçotant des bâtonnets glacés. Ce qui tend à prouver l’imminence de la fin du monde, la proximité de la grande catastrophe. Le malheur des uns, c’est toujours quelqu’un qui profite quelque part, et les fabricants de plaids, eux, font fortune et se chauffent comme ils l’entendent. Ils verront l’apocalypse fondre sur eux par 21 degrés, les bienheureux. Nous serons morts de froid un peu avant, et c’est bien tout ce qu’ils auront gagné à ce jeu sans issue. Leur disparition sera des plus confortables. Et ce sera bientôt ce qu’on pourra espérer de mieux.