Ce serait le titre du livre : Comment je suis devenu un monstre. Et ce serait l’histoire d’un homme qui n’aurait pas changé, pas tant que ça. Un homme qui habiterait une maison, un homme qui aurait des activités, un homme qui travaillerait. Et il suffirait qu’une personne mette en cause sa probité, sans ça preuve mais avec véhémence. Il suffirait de cette dénonciation calomnieuse pour que tout s’écroule et que jour après jour, l’image de l’homme change dans le regard des autres. Ce ne serait presque rien au début, de l’imperceptible, parce que l’homme aurait bonne réputation. Presque rien. Il ne se méfierait pas, il n’y prêterait pas attention, et même il redoublerait d’effort pour démontrer que non, vraiment, il ne méritait pas qu’on change d’avis le concernant. Mais la moindre anicroche, maintenant, s’ajouterait aux suspicions. Et chaque petite chose aux petites choses d’avant, et même des événements qui n’auraient rien à voir. Mais personne ne lui expliquerait rien. Et tout s’effondrerait. À cause de la diffamation initiale, à laquelle il n’aurait pas prêté attention, fort de sa réputation initiale. Et, à la fin, ce serait lui le monstre auquel personne ne parlerait plus, que personne ne saluerait plus. Ce serait lui le monstre.
Cette structure en accumulation peut se jouer dans n’importe quelle communauté.
Littéralement, le héros subit progressivement une déformation qui le rend difforme. Quelque chose de kafkaïen dans la métamorphose.
Ou une tare psychologique qui se réveille.
C’est un projet de roman un peu autobiographique.