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315 – Le mal est fait

Il arrive encore qu’une journée entière respirer soit difficile. Qu’importent les nouvelles, les sollicitations, la bienveillance : il convient de rester assis dans son fauteuil et d’en faire le moins possible.

Ne pas avoir peur : la cage thoracique retrouvera de la souplesse, demain sans doute, et le larynx se dénouera. On a senti le moment arriver ; on s’est d’abord comme enfoncé en soi et on a cherché une sortie sans en trouver.

Cela ne cessera peut-être pas : ça s’espacera. Ça empêchera : pas de liberté possible. La crainte toujours du retour du poids et l’incapacité à la normalité. C’est le ressort qui a cassé.

Peut-être qu’ils se sentent légers, pendant ce temps. Peut-être qu’ils ne pensent pas au mal qu’ils ont fait. Peut-être qu’ils ont tourné la page. Il faudrait que je n’y pense plus, jamais. Il conviendrait que je m’extirpe de la boue de leur médiocrité. Mes poumons en sont pleins d’avoir failli m’y noyer.

Ça va bien, dis-je souvent maintenant. Jusqu’au prochain trou d’air, jusqu’à la journée qui s’écrase sur mes épaules. Ça va tellement mieux, oui.

Mais, aujourd’hui, bloqué dans le fauteuil, chaque action impossible à mener. Les choses sont ainsi. Ce qui a été broyé ne reviendra pas. On ne guérit pas de l’amputation. On l’oublie parfois, on vit sans ce qui manque et l’on s’affale dans le fauteuil quand tout redevient trop lourd à porter. On n’a pas le choix.

Le mal est fait.

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