Un cocon protecteur, une bulle d’amour, et jusqu’à des vêtements molletonnés qui absorberont les chocs. Je veux pour mes enfants le meilleur, le plus doux, éviter les accrocs, rendre leur vie la plus agréable possible. Ils s’érafleront les genoux bien assez tôt, heurteront des murs hérissés de tessons de verre, cogneront leurs fronts contre des obstacles infranchissables. Tant que je maîtrise un peu la situation, je veux de la ouate, des coussins, et toute la délicatesse qu’une mère doit à sa progéniture. Je suis le refuge et la sécurité, la chaleur et la tendresse, la compréhension et l’abri. Je suis leur mère, quoi, le premier et le dernier rempart contre l’absurdité d’un monde aux arêtes si vives que les mieux préparés s’y écorchent en hurlant. Je sais leurs larmes inévitables et je me désole de ne pouvoir mieux remplir mon rôle. Mais j’aurai fait au mieux pour qu’ils reviennent vers moi à chaque tempête.