C’est l’histoire d’une page pour les vœux 2017. Ceux de la mairie de Rouen. Une première version d’une simple actualité sur le site Internet de la ville. Des réactions. Une deuxième version. Deux petites erreurs de communication qui transforment ce qui aurait dû être un moment de cohésion en pilule amère.
D’abord un trait d’humour qui passe mal :
Adieu 2016, bonjour 2017 !!! Il est temps de prendre des bonnes résolutions pour cette nouvelle année et qu’on ne tiendra pas bien évidemment !
Nous sommes dans le cadre d’une communication institutionnelle. Notons tout de même que le ton de la presse municipale est souvent léger et donne dans le jeu de mot avec succès. Mais cette histoire de bonnes résolutions qu’on ne tient pas ne passe pas.
Viens alors un rétropédalage qu’on aurait sans doute aimé discret, mais qui a bien entendu été repéré par les internautes. (Passons sur l’amateurisme des quatre points d’exclamation successifs de la première version.)
#BonnesRésolutionsGate @Rouen 😉 pic.twitter.com/iFXyPQphje
— daRouen (@da_Rouen) January 3, 2017
Le tweet lui-même est ensuite repris par la presse, et voilà comment l’ironie se retourne contre celui qui a cru bon de l’utiliser… Pas très important ? L’article ajoute que la ville, contactée, ne répond pas sur la question. Et de l’humour mal maîtrisé se retourne contre l’institution qui en est l’auteur. (Passons sur la grammaire du texte réécrit.)
Quelques rappels : l’ironie est difficile à maîtriser, surtout vis-à-vis du grand public. Si on l’utilise, on prendra garde à ce qu’elle ne puisse se retourner contre soi : ici, les résolutions qu’on ne tiendra pas rappelle un peu trop les promesses des politiques qui n’engagent que ceux qui y croient : le citoyen préférerait grandement que la ville tienne ses engagements. On appuie là où ça fait mal… Mauvaise pioche. Ce n’est pas de l’autodérision, c’est au mieux un mea culpa.
Une question de réception
L’ironie est bienvenue si elle tient lieu de ligne éditoriale, si l’usage en est régulier et ne risque pas d’être confondu avec du sarcasme, voire, pire, si elle ne risque pas d’être prise majoritairement au premier degré. La réception d’un message est complexe à analyser sur le web, avant qu’il soit trop tard.
Une fois l’erreur commise, on en ajoute ici une autre : corriger sans assumer. C’est l’effet Streisand.
L’humour est un outil formidable. Comme un marteau. A condition de viser le clou, donc, et pas ses propres doigts.
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