Il me faudrait un affûteur de forêt, qu’il m’a dit. C’est ce que j’ai compris en tout cas : un professionnel, un spécialiste de l’affût, tapis dans les bois, qui attendrait, patient, qu’il se passe quelque chose. Une sorte de chasseur sans arme, une vigie cachée entre les troncs à prendre racine les yeux rivés sur la futaie au cas où quelque chose apparaitrait. Il y a tellement de métiers étranges que celui-là pas plus qu’un autre, quand on y pense. Mais non, qu’il m’a dit, un affûteur à forets, pour ma perceuse ! Mais je n’ai jamais appelé ça des forets, ce sont des mèches, ça a toujours été des mèches, et je ne savais même pas qu’on pouvait les affûter. Alors qu’une forêt, taillée en pointe, ça aurait de l’allure, une forêt si bien affûtée qu’on ne pourrait couper à travers bois pour raccourcir son chemin. Mais bon, le bricoleur, c’est lui, il doit savoir de quoi il parle. Je ne devrais pas m’en mêler.
Que les publicités sont prévisibles! Le style de celles pour les lessives, bien différent de celui pour les parfums. Alors quand je tombe sur l’une d’elles pour un objet improbable, un appareil à l’usage inconnu, mon intérêt est enfin en éveil. Elle me donne l’envie de rechercher un vieux recueil d’objets improbables et inutiles ou de dessiner un tandem sur lequel les deux cycliste se feraient face à face. C’est si triste de pédaler dans la campagne en se tournant le dos! Alors à quoi peut servir cet instrument assez laid? Tailler des forets! Sans accent circonflexe sur le e. Enfin un cas où cet accent sert à quelque chose! Cet accent qui risque de passer à la trappe pour simplifier le français. Merci Isabelle de m’avoir mis cette publicité sous les yeux, je vais reprendre ma croisade en faveur du respect de la langue française.