J’ai découvert Louise de Vilmorin en écrivant Jouez avec les mots.
J’ignorais tout de la fiancée de Saint-Exupéry, de la femme d’André
Malraux. Et surtout, j’ignorais jusque là ses poèmes, qui sont autant
de jeux avec le langage. C’est à se demander, même, quels genres elle
n’a pas illustré : palindromes, vers holorimes, pièces alaphabétiques
(avant les SMS), calligrammes, charades, rébus… C’est un régal de
toutes les pages.
Coup de chance, enfin, son Alphabet des aveux
(NRF, 1954) est enfin réédité par Gallimard. Et l’on aurait tort de se
priver car, avec la virtuosité, la poésie n’est jamais oubliée. Qu’on
en juge par un simple distique :
Étonnamment monotone et lasse,
Est ton âme en mon automne, hélas !
La réédition est illustrée de dessins de Jean Hugo, inédits jusque là.
L’alphabet des aveux, Louise de Vilmorin, Gallimard, 185 pages – 16,50 euros