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30 mai – Ferdinand

Je sais, j’ai lu : il n’y a plus assez d’insectes. Les moustiques disparaissent, et les abeilles, et bientôt, ce sera l’humanité. Mais en attendant, qu’on puisse au moins dîner tranquille : si les mouches se jettent sur ma côte de bœuf, il me reste quoi ? Elles ou moi : c’est aussi simple que ça, et ce n’est pas dans 50 ans, c’est ce soir, là, sur ma terrasse. Ras-le-bol des moucherons qui nagent dans mon rosé, assez des piqûres sur mes mollets : je vais éradiquer les bestioles dans un rayon de 300 mètres, et tant pis pour les papillons de nuit. J’ai le piège ultime, la lampe qui les grille de jour comme de nuit, l’arme fatale. Les bourdons ne vont pas faire les malins longtemps, et les guêpes vont apprendre à vivre une fois pour toute. Et qu’on ne viennent pas me dire que c’est la fin du monde, c’est juste le début du repas.

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