C’est comme cela que tu me voulais. Potelée, bien en chair, nature. Et c’est comme ça que j’étais. Attirante et gracieuse. Tu adorais ça. Une jolie fille, très jolie, même, qui fasse un peu tourner la tête à tes copains, qui rende tes ex jalouses, qui assure dans la tendresse. C’est comme ça que tu me voyais, et pour ça que tu as voulu me séduire. Mais surtout sans rien dans la tête, pas trop maligne, facile à manipuler. Tu as bien failli réussir. Tu savais y faire, et j’avais l’impression d’exister, l’impression que tu me regardais vraiment, l’impression que je n’étais pas le dixième choix, interchangeable, mais la femme unique que tu attendais depuis toujours. Oui, tu savais parler, et tu mettais l’intensité qu’il fallait dans ton regard, et tu le plongeais dans le mien. Tu n’as commis qu’une erreur, et c’est ce qui m’a sauvé. Une seule petite erreur, et tu ne t’en es sans doute même pas rendu compte. Il ne fallait pas m’appeler « ma caille ».