Quand je remonterai des bas fonds insondables
Quand je retrouverai le sentier vers la plaine
Quand je me sortirai de l’apnée infinie
Quand j’ouvrirai les yeux au matin du printemps
Quand je tendrai la main au seuil du cachot
Seras-tu là ?
Quand je pardonnerai les crachats et les coups
Quand j’oublierai la colère ineffable
Quand les blessures secrètes auront cicatrisé
Quand le feu quand le sang quand les larmes
Auront tout consumé tout noyé et séché
Seras-tu là ?
Quand la douleur enfin saura taire sa plainte
Quand l’angoisse et le désespoir s’effaceront
Quand repoussera la première herbe
Quand la poix du marécage me recrachera
Quand j’esquisserai un sourire véritable
Seras-tu là ?
Quand l’oiseau chantera le retour des beaux jours
Quand l’acide aura fini de me ronger les os
Quand je reprendrai pied à la berge du fleuve
Quand l’absurdité du monde et la bêtise crasse
Ne me me broieront plus l’âme et le coeur
Seras-tu là ?