Je pleure encore
C’est un peu plus rare c’est vrai
Mais je pleure
Certains petits matins
Et quand rien ne prévient
Pour le cri d’un goéland
Trois mots d’une chanson
Un reflet du soleil
Une larme coule
Une ou deux
Trois ou quatre
Je ne grimace pas
Il n’y a plus ces sanglots étouffants
Et les relents d’angoisse
Sont rares
Je m’éloigne le plus possible
De la ville et de ses pièges
Je pleure pour un moment de solitude
Pour un appel que je ne lance pas
Un message que je retiens
La révolte est intacte
La révolte est toujours là
Ce qui a été brisé
Broyé
Ne se répare pas
Qu’on ne croit pas la souffrance disparue
Qu’on n’imagine pas que le douleur se taise
Les hurlements
M’explosent les tympans
La peau me brûle à l’intérieur
Je pleure encore
C’est vrai
Et manqueront longtemps les mots simples
Que l’on n’a pas su dire
Manquera
Combien de temps
Ce qui m’aurait sauvé