Il y a toujours ce double sens
Dans « je t’écris »
Selon que je m’adresse à toi
Ou que je te trace en mots sur la feuille
Ton portrait dans le texte
La lettre que je t’envoie
Je t’écris
Avec l’ambivalence
Et puis l’ambiguïté
Du complément d’objet
Que tu n’es pas
Ni complètement ni objet
La grammaire ne s’y retrouve pas
Quoi que j’écrive tu es le sujet
Quelle que soit la phrase et quels que soient les mots
Tu es le centre et le pivot
Je t’écris est un peu faux
Tu m’es écrite
Voilà qui est plus juste
Tu es l’origine du mouvement
La naissance de l’action
La raison d’être du poème
Telle que je t’ai écrite
Et sans double sens
Tu es au cœur du geste
Tu donnes le sens
Tu t’écris de mot en mot
Dans l’espace entre les mots