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Chaque mois, cinq idées pour améliorer votre créativité éditoriale

Journal – février 2025

1er février

Dire : « je vais bien ». Voir que ça rend les gens heureux. Que des gens sont contents que j’aille bien. C’est donc qu’ils ne l’étaient pas que j’aille plus mal. Et cela m’aide à aller bien. L’écriture, pour y trouver l’intensité, impose de n’aller pas si bien que ça. Retrouver, en tout cas, une part de ce qui allait mal. Un truc d’équilibriste, qu’il faut apprendre à maîtriser. Retrouver les émotions, parfois les sentiments, pour que la force, la violence, le malaise, l’enthousiasme soient au rendez-vous. Et pouvoir dire, sortant de la séance d’écriture : je vais bien. Tout ira bientôt mieux encore, j’espère. J’ignore quand.

2 février

Vu Un parfait inconnu, le film sur Dylan, le film. Interprètes exceptionnels. Construction fidèle à la mémoire que j’ai des Chroniques de Dylan, de la biographie de François Bon. Simplifié, évidemment. La figure de l’artiste et de son émancipation. Rien d’extraordinaire à trouver le film bon : les critiques sont excellentes. Peu de monde dans la salle. Être lui-même : c’est tout ce que le film dit de Dylan. A un moment, être soi-même. Quand on est Dylan, ça donne Dylan.

3 février

Effet de sidération, toute la journée d’hier, à voir les nouvelles des Etats-Unis. Ce que défont Trump et Musk. La violence. Le délire, même. On a des explications. Religion, capitalisme et technologie. Une trinité qui autorise tout. La science et l’humanisme au placard. Comment résister à ça ? Et la tentation chez certains, en Europe, du même destin. Après tout, pourquoi pas ? L’esprit des Lumières, le rationalisme, la pondérance : pourquoi s’encombrer de tout cela ? La bienveillance, même, cette satanée bienveillance qui fait tant de mal, vaudrait mieux que ce train fou qui ne cesse de prendre de la vitesse. Ne pas voir ce qui l’arrêtera, au point où nous en sommes.

4 février

Ecouté hier soir Volodymyr Yermolenko et Florence Aubenas dans un entretien mené par Anna Colin Lebedev à la Maison de la Poésie à Paris. Volodymyr Yermolenko est philosophe et écrivain, président du Pen Club Ukraine, rédacteur en chef de UkraineWorld (consultable en ligne, en français). Le thème de la soirée ? « Créer pour résister ». Anna Colin Lebedev est sociologue et politologue, spécialiste des sociétés post-soviétiques. Faut-il présenter la journaliste Florence Aubenas ? On peut lire ses reportages en Ukraine dans Le Monde.
Ce que je retiens de la soirée, le lendemain matin. Qu’un seul mot suffit pour décrire la vie en Ukraine, pour Volodymyr Yermolenko : malgré. On vit malgré la guerre, on rit malgré la mort, tout est malgré, là-bas. Je retiens que les Ukrainiens prennent les choses en main, lorsque l’état est trop faible pour agir, jusqu’à faire la guerre, s’organiser, penser la logistique. Que l’on rit en Ukraine, mais que c’est un rire à manier avec délicatesse par celles et ceux qui ne vivent pas la guerre. On rit plus en Ukraine qu’en Russie. Et Florence Aubenas a vu ça sur bien des fronts, le rire qui choisit son camp.
L’Ukraine, où la vie culturelle et les publications littéraires continuent malgré. Malgré le nombre d’écrivains et d’artistes tués. Malgré l’invasion.
Une soirée organisée par la revue Kometa.

5 février

Lire, avec plaisir, quelques extraits du Clavier cannibale, de Claro. Ces pages où il descend en flèche des livres dont il n’estime pas la qualité. Même plaisir qu’entendre les critiques du Masque et la plume s’acharner sur un livre. Plaisir identique à celui que j’avais parfois à la lecture de certaines chroniques d’Eric Chevillard. Il n’y a pas tant d’espace où l’on explique pourquoi un livre peut être considéré comme mauvais, et pas suffisament d’endroit où on aborde cette question d’un point de vue technique. C’est long à faire, il faut dire, et les meilleurs moment sont ceux où l’on va dans les détails : les tics d’écriture, les images rebattus, les clichés, les perles, les défauts, quoi. Mais toujours m’inquiéter après de tels constats : comment mes livres résisteraient à pareille relecture ? Quelles bêtises, quelles facilités, quelles maladresses ai-je laissé passer ? J’en vois parfois chez des contemporains dont la qualité d’écriture est pourtant reconnue. Je ne devrais peut-être pas prendre de plaisir à ces livres descendus (et parfois je ne suis pas d’accord, mais cela n’empêche pas d’apprécier l’exercice). Il serait opportun que je me relise attentivement.

7 février

L’activité de ces journées : relecture du roman, avant mise en maquette. Je le fais à voix haute, ce qui fait ressortir les scories qui restent : rythme inadéquat, répétitions, images creuses. C’est l’avant-dernière relecture avant parution. Ensuite ce seront les épreuves. Mieux c’est travaillé avant mieux c’est. C’est un moment de l’écriture, un moment qui n’existe que pour les livres de littérature (en ce qui me concerne). Le moment où il est très clair que ces textes là n’ont pas le même statut que les autres.

8 février

Vu hier la version au féminin de Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute. La pièce écrite pour deux personnages masculins est « retouchée » pour s’accorder à deux personnage féminin. Une belle interprétation, au Théâtre du Nord-Ouest, à Paris, dans la petite salle devant seulement neuf spectateurs. Et c’est vraiment dommage, car cela vaut d’y aller. Le résultat est intéressant sur un point que je souhaiter vérifier, le passage au féminin ne change rien au propos de la pièce. Elle garde la même tension, la même efficacité, la même force. Il s’agit d’une amitié entre femmes, de ce qui les sépare. De ce presque rien insupportable qui sépare deux êtres humains. Et ça fonctionne. Grammaticalement, ce n’est pas grand chose, et il n’y a aucune autre modification dans la pièce. Une façon de démontrer son universalité, et de mettre en avant ce qui rapproche les genres, plus que ce qui les sépare.

9 février

Façon de fêter hier le premier anniversaire de Parfois l’homme : relire en détail le texte d’Autoroute avant sa mise en maquette. Trouver des scories, trop. Autoroute est un texte à contrainte, il y a pour des raisons de cohérence interne des choses que je ne peux y écrire. Alors c’est une chasse aux dernières traces : impossible qu’elles soient dans le texte publié. Opération nettoyage en profondeur. Je pense au manuscrit de La Disparition de Perec, celui du Moulin d’Andé, avec ses e cerclés de rouge. Je comprends sa crainte d’en laisser passer un seul. Et comme ça ruine l’ensemble de l’édifice. Mais je n’ai pas écrit un lipogramme. Je reviendrai là-dessus plus tard. Et puis il ‘y a pas que ça, à la relecture, mais des incohérences, des répétitions, des maladresses. Relire, c’est encore écrire.

11 février

J’assiste hier à deux discussions lors desquelles j’entends dire par des participants qu’ils ont essayé ChatGPT pour obtenir des textes. Des personnes qui ont testé, pour voir. Et la conclusion est immanquablement la même : le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. Une déception. La même que celle que j’éprouverais si l’on me remettait un violon et un archet en me faisant espérer que je pourrais jouer de l musique incroyable avec l’instrument. Après quelques hurlements, j’en conclurais peut-être un peu vite qu’on ne peut rien tirer d’un violon et que l’idée de frotter du crin de cheval sur des boyaux de chat n’est promise à aucun avenir.

12 février

Vu hier la leçon inaugurale de Wajdi Mouawad au Collège de France (chaire annuelle L’invention de l’Europe par les langues et les cultures). Il y soutient qu’écrire ne s’apprend pas. Je crois, plu précisément, que le poète va chercher ce qu’il écrit en un lieu accessible de lui seul. Une ombre. La question d’assumer cette ombre pour écrire : oui. Mais l’assumer partout ailleurs ? Assumer le lieu de la terreur, de la douleur, de la noirceur. Le lieu d’où l’on est seul à pouvoir revenir. Je ne suis pas fidèle à ce qu’il a dit, sans doute pas. J’y puise ce qui m’intéresse, sur ce lieu inaccessible à la science. J’espère pouvoir assister à ses cours et séminaires. Il risque d’y avoir du monde.

13 février

Mon monde a basculé, sans que je m’en aperçoive assez vite (mais ça a fini brutal) en mars 2022. Je sais exactement quel aurait dû être le tout premier redflag et pourquoi je n’ai pas su le voir, ni les suivants. Ca va donc faire trois ans. Il m’a fallu presque un an pour commencer à comprendre, et encore quelques mois pour que tout s’écroule. Une descente qui s’est mal finie. Et dont je me relève difficilement (les personnes auxquelles je fais confiance sont assez peu nombreuses aujourd’hui, c’est une conséquence un peu triste, peut-être, vu de l’extérieur, ce n’est pas un statut définitif, j’espère) mais j’ai appris deux ou trois choses au passage (je savais déjà qu’il ne fallait pas espérer trop des autres). Depuis, le monde suit tranquillement une pente tout à fait glissante, et, l’avantage, c’est que ça me désespère sans m’étonner. Si les plus gentils peuvent s’avérer dégueulasses, alors les plus dégueulasses… Reste la question : on fait quoi de ce monde-là ? On écrit quoi ? On garde quoi comme capacité de recul et d’ironie ?

14 février

J’ai laissé le carnet d’écriture manuscrit, petit à petit, sans rien y inscrire, ou presque. Les stylos, que j’usais il y a un an, ont séché. Pas que je ne prenne plus de notes. Il y a ce journal, le carnet d’écriture sur le site, et un logiciel d’écriture sur le smartphone. Seul ce dernier n’est pas à ciel ouvert. Je ne cache pas grand chose de ce que j’écris, de ce qui me traverse le moins bon comme le pire. Cela fait partie de la démarche. Ce qui compte : les projets de livres. Validé avec l’éditeur la couverture de celui qui sort en mai, et le texte est à la maquette. J’espère maintenant que le suivant va convaincre. Et les deux d’après. J’en suis là des projets. Je les numérote. 1, c’est Parfois l’homme, 2, c’est mai 2025. Et ensuite, j’espère un par an : 26, 27, 28. C’est voir assez loin déjà. Trois romans sur l’amour, et j’aurai sans doute épuisé une bonne par du sujet, et un… Mais il est trop tôt pour parler de tout cela. On sera en 2028. J’aurai une page à tourner. Ensuite, on verra. Le plan d’écriture ne va pas plus loin, pas encore. J’aurai 60 ans, 5 romans. C’est de cette façon que je me projette dans l’avenir.

15 février

Lecture de Parfois l’homme, hier soir, à La Baraque, à Rouen. Lieu formidable. Un patron qui aime la littérature et qui organise les choses pour ça. J’avais choisis les chapitres qui raconte l’homme et l’amour, et ceux-là uniquement. Passant de l’un à l’autre des premières amours au veuvage. Extraordinaire impression que le livre n’était plus le même, qu’il offrait autre chose et, aussi, qu’il annonçait très clairement les romans suivants. Lecture du premier chapitre d’Autoroute. Prendre conscience, à la lecture publique, des différences de rythme, d’écriture. Et vient, ensuite une question qui m’oblige à dévoiler mon rapport aux contraintes, à celle qui fait colonne vertébrale pour Autoroute. C’est le premier contact du texte et de son intention avec un public. Accueil curieux, intéressé. Je dirais favorable. Vraiment hâte des retours des premières lectures.

17 février

Lu ce week-end Juste Ciel, d’Eric Chevillard. Petit livre qui envoie Albert Moindre ad patres. Quelques pages très drôle sur la découverte de la vie du personnage ramenée à des statistiques globales, sur les conséquences de ses actes, sur les occasions manquées. Je retrouve une façon d’envisager la vie qui n’est pas loin de Parfois l’homme : ce qui aurait pu se produire, ce qui pourrait se produire, les options, les bifurcations. On nage dans les mêmes eaux. Parfois l’homme plus chevillardesque que je le pensais initialement. Il est parfois opportun de lire certains livre après avoir écrit les siens. Je m’interroge toujours sur l’influence qu’auraient eu certaines lectures, comme celles-ci, si je les avais faites avant d’écrire. Cela vaut pour Autoroute aussi. Mieux vaut découvrir ses influences a posteriori.

18 février

Il ne fallait pas se réjouir trop vite d’avoir trouvé l’illustration de couverture d’Autoroute. Elle n’est pas disponible, déjà utilisée pour un livre (au Japon ?). De nouvelles propositions de l’éditrice. C’est un exercice d’équilibre : attirer l’œil, et même la main, en dire un peu, mais pas trop, être fidèle, mais ouvrir des horizons. Un casse-tête.

19 février

Il y a ce travail autour de la question de la mémoire, du stress post-traumatique, de comment l’on se remet de tout cela. J’en parle avec quelqu’un qui a subi, de manière assez claire, et qui travaille sur ce sujet dans un contexte très différent. Pourtant cela fait écho, violemment, avec ce que j’ai traversé, avec les coups reçus, avec l’absence de dialogue. Je retrouve chez l’autres des mécanismes que j’observe chez moi. Et la question de comment l’on fait avec ça, avec les événements qui reviennent, avec leur intensité. Même si c’est de plus en plus rare. Et les stratégies d’évitement, pour ne pas se retrouver dans la même situation, jamais. Ne pas se mettre à portée. Il y a une impossibilité à vivre certaines choses (revenir sur les lieux, retravailler dans un cadre traditionnel, accepter les humiliations, ça c’est pour moi, ça c’est ce sur quoi je travaille, et revenir sur les lieux au premier chef). Tellement de points communs avec les traumatismes des autres et comme ça se gère.

20 février

L’état dans lequel se trouve le monde est ahurissant. Qu’est-ce qu’on peut écrire dans des conditions pareilles ? Est-ce qu’il faut un nouveau livre ? Un autre livre ? Quel récit pourrait changer les choses ? J’ai vu de si près l’impossibilité de certains à en revenir aux faits. Et maintenant le monde dirigé contre les faits, en dépit de la vérité, au mépris d’autrui, dans le refus du dialogue. Faut-il s’étonner du changement d’échelle ? Cette capacité humaine à agir d’abord dans son propre intérêt, à n’importe quel prix… à accepter ce sur quoi l’on crachait la veille et à se convaincre sans doute qu’on n’a rien trahi de ce qu’on disait défendre. J’ai l’impression d’avoir vécu une minuscule trumpisation du monde avant la grande (c’est tellement simplificateur que c’est bien entendu autre chose : il y a derrière Trump des fous qui ont un programme délirant quand je n’ai eu en face de moi que de la bêtise). Il devrait y avoir de quoi en faire de la littérature. Quoi d’autre à moins d’abandonner pour de bon ?

21 février

Depuis hier soir, le verbe gratter fait son petit bruit dans mon cerveau. Il faut s’arrêter sur les mots. Celui-là apparaît dès le titre de La nuit quand je te gratte le dos, deFrançois Bétremieux (Le Castor astral). Je n’y prends d’abord pas garde, trompé par sa naïveté apparente et puis ça fait son chemin. Gratter, c’est écrire, c’est laisser une trace. Que peut faire l’écrivain sinon écrire celle qu’il aime. Aussi, gratter, c’est irriter… elle finira par partir et si l’on gratte trop par disparaître. Tout est dans ce verbe de voleur (qui gratte), cette polysémie. Et le projet, et le drame qui en découle.

22 février

On n’en sortira pas. Ce n’est pas qu’on y restera. C’est que celui ou celle qui en sortira ne sera pas celui ou celle qui y est entré. Ce qui en sortira n’aura que peu à voir avec ce qui était avant. Je ne suis pas sorti du harcèlement et de la dépression. Un autre, oui, différent, en sortira, lorsqu’il en sortira. Mais ça aurait pu n’être personne, ce n’est pas passé loin. Nous ne sortirons pas de l’épreuve qui nous attend, collectivement. Ni le pays, ni le monde, ni la planète. Et nous allons passer par une épreuve qui fera des morts. On n’en sortira pas indemne. Il va falloir se battre, avec ce qu’on a pour le faire. Demain. Aujourd’hui. Défaitisme ou clairvoyance ? Je pense clairvoyance. Ce qui me rend défaitiste, c’est le harcèlement et la dépression : comment espérer de l’humanité après avoir vu la médiocrité à l’oeuvre ? Il faudrait que je retrouve cet espoir-là. Est-ce important ?

23 février

Que peut la littérature ? Je ne peux pas grand chose d’autre que ce que peut ce que j’écris. Les choix que je fais. Raconter telle ou telle histoire, choisir telle ou telle forme, non pas dire telle ou telle vérité, mais ouvrir telle ou telle possibilité, pousser vers telle ou telle question. Je ne saurais pas convaincre. On ne convainc que très peu, mais on peut faire vaciller, on peut faire trembler, on peut ébranler les certitudes. C’est marginal, c’est peu de chose, mais si chacun prenait sa part, si chacun faisait en fonction de ses aptitudes, de ce à quoi il a accès. Si chacun prenait la part qui lui revient. On éviterait peut-être le pire. C’est beaucoup d’optimisme, je n’en suis pas là. Mais je peux au moins essayer pour ma part. Quoi faire d’autre ?

25 février

On guérit comme le ciment sèche. Par la surface. Le coeur reste mouvant alors que vu de l’extérieur on a déjà l’air solide. Mais ça tremble à l’intérieur. Comme le ciment, ou comme cuit le gâteau au chocolat, qu’on appèlera un fondant, un mi-cuit, c’est selon. Mais combien de temps de cuisson pour retrouver toute sa structure homogène ? Je disais qu’ils m’avaient broyé. C’est ce qu’on ressent : être en morceaux, mais c’est liquéfié qu’il faudrait dire. En flaque. Il faut déjà retrouver forme humaine, et ensuite durcir, durcir sans racornir, durcir sans rassir. Est-ce que le coeur aussi retrouve sa texture d’origine à un moment ? Au bout de combien de temps ? Je suis un mi-cuit. Et si cela sied au foie gras, est-ce que je dois rester en cet état ? Mieux qu’un coeur de pierre, en tout cas. Que je ne sois ni poterie ni céramique.

28 février

Je vis avec les yeux dans le rétro, encore : il y a deux ans, il y a un an. Une poix. Vu hier le seul en scène de Franck Desmedt, Kessel, la liberté à tout prix, au Théâtre Rive Gauche, à Paris. Pas rien quand un spectacle atteint bientôt sa 500e. Kessel… Jamais lu Le Lion, mais Le Tour du malheur m’a bouleversé, et j’ai admiré la fluidité, la facilité de L’Equipage. Me reste beaucoup à lire. Le spectacle me donne envie de me plonger dans Les Cavaliers. Trouvé Franck Desmedt superbe (toujours un peu de cabotinage dans les imitations, notamment un très beau Francis Huster). Et, en une heure, réussir le tour de force de résumer la vie de Kessel, seul, quel brio. Kessel, tourné vers la prochaine aventure, toujours, une force de vie, et, comme tout le monde des fêlures profondes, le suicide de son frère, l’alcool… Russe, juif, français, né en Argentine. Et cette phrase de son discours de réception à l’Académie française : on ne juge jamais un être humain à ses origines. Regarder devant.

1 réflexion sur “Journal – février 2025”

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