Le monde ne s’est pas arrêté. Les courses n’ont pas cessé. Les vendeuses ne se sont pas immobilisées.
Mais je n’ai pas bougé. Les haut-parleurs de la grande surface diffusaient une chanson gaie de l’éternelle bande FM audible là.
Je n’ai pas souri. Je me suis recueilli.
Et puis la minute est passée. J’ai hésité entre deux boîtes de thon, n’en ai pris aucune, et je suis passé au rayon des conserves de légume.
Il n’y avait pas grand monde. Moins de monde que d’habitude.
Je n’ai même pas fait la queue à la caisse.
La veille à 18 heures nous étions au moins 6 000 à marcher dans Rouen. Dans le noir et le silence.