Fragments, notes, essais. Ici, c’est un carnet d’écriture. Fiction et littérature.
Chaque scarification dans le dos de Determ Vlodisk soulignait sa honte, la honte ressentie pour celles et ceux qui l’avaient maudit et avaient usé contre lui de leur magie, ou lancé les pierres du chemin espérant le voir accélérer sa fuite. Determ ignorait comment l’on pouvait se conduire ainsi, avec si peu d’empathie, sans rien […]
320 – Des mouches Lire la suite »
Determ Vlodisk finit par comprendre que les fils céderaient un jour et que ses plaies allait sécher. Il suffirait du vent et du soleil. Il suffirait de la distance. Il suffirait du silence. Il n’entendrait plus les imprécations des sorcières. Et le chemin aux cailloux tranchants s’adoucirait. C’était une question de patience. Il serrait les
Determ Vlodisc croyait le chemin devant lui. C’est pourtant son dos qu’on écorchait à chaque pas qu’il ajoutait à sa marche. Des lames de rasoir qui lui hachait l’épiderme, se glissant sous la peau au niveau des reins et remontant lentement jusqu’aux omoplates. Pelé comme une tomate après passage à l’eau bouillante. À distance, celles
318 – Le choix Lire la suite »
On ne coupe pas les liens sans douleur. Et ils n’ont pas prévenu Determ Vlodisc qu’il allait ressentir quelque chose quand ils ont décidé de ne plus lui parler, de ne plus lui répondre, de le laisser partir sans un mot, de ne pas tenter de le retenir. Personne n’a dit à Determ Vlodisc que
Determ Vlodisc n’avait pas trente ans lorsqu’il décida de prendre sa part des choses et de remplir la mission qui lui revenait. Il n’avait pas d’idée précise sur la façon de s’y atteler ni de plan, ni d’objectif. Un objectif lui semblait indispensable car il ne voyait pas d’autre moyen de s’assurer qu’il avait bien
316 – Quoi faire du monde Lire la suite »
Il arrive encore qu’une journée entière respirer soit difficile. Qu’importent les nouvelles, les sollicitations, la bienveillance : il convient de rester assis dans son fauteuil et d’en faire le moins possible. Ne pas avoir peur : la cage thoracique retrouvera de la souplesse, demain sans doute, et le larynx se dénouera. On a senti le
315 – Le mal est fait Lire la suite »
Je n’aurais qu’une lettre pour écrire tous les textes. Ce serait à moi de choisir. Une seule pour épeler tous les mots, dire toutes les nuances. Une seule lettre pour la douleur et la jouissance. La même pour la tristesse et la joie. Pour chaque verbe du dictionnaire et pour les noms de chaque chose.
314 – Une seule lettre Lire la suite »
Jour pour jour, il y a deux ans, en Grèce. Jour pour jour. Et il est, à l’heure où j’écris l’heure qu’il était. C’est à l’échelle d’une vie un moment important, un tournant non écrit, un bout d’autobiographie. C’est une hésitation, profonde et sincère. J’ignore ce qui suivra et c’est autre chose, après, de rembobiner
Que le monde semble vide, quand je tourne la tête et que je ne te vois pas. J’ignore ce qui t’a fait disparaître et par quel coup du sort tu es sortie du cadre. Tu étais là, l’instant d’avant. Et je dois maintenant me résoudre au plateau vide. Par quelle trappe et pour quelles raisons
Ce que je sais de celle qui, au théâtre, arriva 6 minutes après le début de la pièce pour s’asseoir précisément entre son mari et moi, essoufflée d’avoir couru pour limiter son retard. Sa corpulence, d’abord : elle déborde de son siège jusqu’au mien, que je remplis. Ce n’est rien : la spectatrice, derrière, râle
311 – au théâtre Lire la suite »