134 – Haïku
Miroir de bitume Reflets brillants des ampoules Neige de lumière —-
Fragments, notes, essais. Ici, c’est un carnet d’écriture. Fiction et littérature.
L’arcade sourcilière de l’enfance Et le genou sur le tesson de bouteille En haut du bras longtemps le meuble de cuisine Et les deux petits points des broches dans le doigt Pas grand chose en somme Sur le sommet du crâne peut-être un coup de balai péremptoire Que des bricoles aux douleurs passagères Le corps
133 – Cicatrices Lire la suite »
Tu sais dès le début La fin inéluctable Et si tu y pensais Tu ne profiterais pas Alors tu laisses à l’horizon Ses problèmes d’horizon Et d’ici là tu oublies le futur Qui ne s’est pas encore produit Tu oublies le bout du chemin et tu es tout au voyage Ça virevolte léger léger Ça
132 – Bien vivre Lire la suite »
Transforme ta victime en bourreau Fais lui don du poids Que tu ne supportes pas Nie jusqu’à son existence —- Tu le vois assez Pour détourner les yeux Et ostensiblement Montrer que tu ne le regardes pas Longtemps que tu ne lui parles plus Puisqu’il n’existe pas —- Tu l’annihiles de ton indifférence Tu crées
131 – L’effet retour Lire la suite »
Sur l’aile du papillon Le pétale de la rose Le miroir de la flaque après l’orage Sur le sable après la vague La braise après la flamme Dans la nappe brumeuse du matin Et le souffle qui embue la vitre Nos rendez-vous s’effacent doucement Les traces disparaissent Et la mémoire seule M’accompagnera
Le poème du soir Juste avant de dormir S’écrit déjà allongé Et ses tous derniers mots Sont ceux Des dernières pensées Choisis parmi la multitude Ils colorent les rêves Et donne à la nuit son goût De miel Je les écris main tremblante Puisés au fond d’un cœur Meurtri Ils contiennent toutes les lettres De
Dans un poème Les mots sont faux Juste un décor La vérité regarde ailleurs Mais l’émotion Ça l’émotion Ça ne triche pas Le carton pâte Les trompe-l’œil Gonflent les verbes Le stuc joue les marbres d’opérette Rochers de plastique expansé Jeux de miroirs Ciels peints nuages de coton Et l’on se plaît à y croire
127 – Les mots Lire la suite »
Va donc trouver sur le gros paquet grinçant de chagrin qui te broie les reins une date limite de consommation au-delà de laquelle l’amertume passerait et l’acidité ne serait qu’un souvenir oublié. Pas de péremption pour la tristesse dont tu traînes des sacs ? Ça s’alourdit des contrariétés minimes, des disputes anodines, des absurdités sans
Un nouveau monde strictement identique au précédent Sauf ton absence C’est la trace que tu as laissée En passant Tout est pareil et les objets exactement à leur place Et les gens aussi semblables qu’ils peuvent l’être Comme avant Mais tu n’y es pas Tu as laissé un vide que je suis seul à voir