J’ai pensé que

J'ai pensé que le carré de la longueur de l’hypoténuse était égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés ; je n'étais pas le seul. Cela ne m'a jamais vraiment servi.

J'ai pensé qu'un fou rire valait un bifteck et n'ai jamais remplacé l'un par l'autre. Et inversement.

J'ai pensé que Georges Perec ne pensait qu'E en écrivant La Disparition comme Les Revenentes.

J'ai pensé que les jeux de mots laids rendaient les gens bons.

J'ai pensé que les contraintes ne valaient que lorsqu'on les choisissait.

J'ai pensé que tout était vain et que finalement, ça ou autre chose, hein…

J'ai pensé que je pourrais me retirer dans un monastère quelques temps, qu'il en ressortirait bien quelque chose, et que cela n'avait rien à voir avec la foi.

J'ai pensé que… J'ai pensé que… J'ai pensé… J'ai… Mais quoi, au juste ?

J'ai pensé que je piquai équipes paniquées, épis épiques, pains épais, ans sains, anes sapés, épées nées, quais peinés, sapins sépias.

J'ai pensé que je pourrais donner une conférence entre deux trains, et j'ai subi un retard tel que mon projet est tombé à l'eau.