Mum Poher est le titre de mon roman à paraître en septembre 2019. Et, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je commence par une première auto-interview. Cinq questions. Cinq réponses. Pas de langue de bois.
Mum Poher est-il un premier roman ?
Techniquement, oui. J’ai publié autour de 25 livres, dans des genres très différents. Mais j’ai toujours reculé le moment où je proposerai un texte de littérature générale. Il y a eu un récit : Les Miraculées, qui s’en approchait un peu, un roman jeunesse : Eno, la chasse aux rastacs, qui était de la fiction. Mais pas encore de littérature générale. C’est comme ça qu’on classe les romans, dans la catégorie littérature générale. C’est cette catégorie qui fait qu’on commence à vous considérer comme un écrivain (bon ou mauvais).
Pourquoi avoir attendu ?
Parce que j’avais peur. J’ai essayé des choses. J’avais même envoyé un manuscrit à des éditeurs, il y a très longtemps. Mais il faut une dose d’inconscience pour se donner en pâture, comme ça, aux lecteurs même s’il n’y a pas grand risque. Selon toute probabilité, lorsqu’on publie un roman, personne ne le lit. C’est le sort des premiers romans : l’oubli. Ce n’est pas grave, mais, statistiquement, c’est le résultat qu’on peut être le moins surpris d’atteindre.
Mais alors, à quoi bon ?
C’est un rêve de gosse. Et puis, c’est quelque chose qui fait partie de moi. Je n’y peux pas grand chose, c’est comme ça depuis toujours, il faut que j’écrive. Là, je tenais une histoire, et j’avais envie de dire des choses sur ce que c’est que (se) raconter des histoires. Si cela intéresse 35 personnes et qu’une douzaine y prend du plaisir, je n’aurai pas tout à fait perdu mon temps.
Et Mum Poher, cela va parler de quoi ?
C’est juste une histoire, l’histoire d’une femme, une femme exceptionnelle, qui a monté un réseau pour sauver des gens. C’est aussi l’histoire de l’auteur qui doit écrire la vie de cette femme. C’est l’histoire de ce qui se passe entre eux. De ce qui s’est passé pour elle. De ce qui se passe pour lui. Je n’ai pas vraiment envie de raconter ça comme ça. Ce n’est pas très commercial : normalement il faut raconter l’histoire. En dire assez pour donner envie aux gens d’acheter. Alors, quoi, dire que c’est une histoire sur la façon dont on raconte des histoires ?
Ce n’est pas très clair. Il se passe des choses dans ce roman ?
Plein ! De l’amour fou, du sexe, de la violence, des fugues, des disparitions… Il doit même y avoir des morts. Peut-être que je devrais dire ça… On traverse l’Europe, on croise des stars du rock… C’est un roman, quoi, il se passe plein de choses. Mais il ne faut pas raconter, parce que sinon, pourquoi lire le roman ? Je dois juste marteler le titre : Mum Poher, et que ça sort en septembre. Et d’ici-là, je donne quelques indices sur l’ambiance, les thèmes, les lieux sur un compte Instagram dédié. Vous devriez le suivre.