Longtemps, j’ai trouvé les fils RSS frustrants. Du point de vue de l’émetteur, j’entends. Parce qu’il était impossible pour moi de savoir combien j’avais d’abonnés. Et puis, j’ai découvert Feedburner.
Je ne suis pas le premier, et sans doute pas le dernier. Mais la puissance de l’outil a totalement changé mon rapport à mes fils RSS. Pour ceux pour lesquels j’utilise le service Feedburner, pour le moins.
Ma fierté n’est pas tant d’avoir un certain nombre d’abonnés, même si cela fait toujours plaisir et me permet de me rendre compte, par exemple, que le blog des gommettes, Kidigom, est un peu à la traine…
Mon orgueil n’est pas de savoir que j’atteins régulièrement une centaine d’abonnés avec Le Rouennais, ou un peu plus avec ce blog-ci. Ni même de savoir quels articles ont pu vous inciter à cliquer sur le lien proposé dans le fil RSS pour en savoir plus en venant jusqu’au blog.
Tout cela est intéressant, mais ce n’est pas ce qui a le plus changé pour moi avec Feedburner.
Non, en fait, le changement est psychologique. Je sais, maitenant, que, lorsque j’écris une note ici, je suis susceptible de déranger un peu plus de 130 personnes. J’écris "déranger" à dessein : une nouvelle note, dans un fil RSS, c’est un peu comme un nouvel email à une liste de diffusion, un peu comme une newsletter… Que j’écrive une note sans aucun intérêt, et je n’aurai pas mérité la confiance de ces abonnés volontaires. Des fidèles qui méritent que je pense un peu à eux avant de me laisser aller à écrire pour ne rien dire.
D’un coup, par le miracle des statistiques, mon lectorat prend corps. Ce ne sont pas que des égarés qui me découvrent au détour d’une requête aléatoire dans Google, non. Ce sont 100, 130 personnes qui ont choisi de s’abonner, qui ont fait la démarche… C’est vous.
Et maintenant, je fais quoi si je pense à vous à chaque fois que je me dis "tiens, si j’écrivais un billet sur mon blog…" ? Et bien, parfois, je me dis, non, ne le fais pas, ça ne vaut pas le coup de déranger autant de monde pour si peu.
C’est ça que FeedBurner a changé. Et c’est peut-être une bonne chose.