La saillance, dites-vous ? Et bien oui : est saillant ce qui arrive en premier à l’esprit, ce qui capte l’attention.
Un élément visuellement saillant, c’est un élément qui ressort prioritairement lors de la perception visuelle d’une scène, au point de prendre une importance cognitive particulière (de capter l’attention et d’occulter les autres éléments de la scène).
Un élément linguistiquement saillant, c’est un élément qui ressort prioritairement lors de la compréhension d’un énoncé, au point de prendre une importance cognitive particulière (de capter l’attention et d’axer sur l’élément saillant la réaction ou la réponse à l’énoncé) (source)
On comprend, dès lors, que les gourous de la communication, les adeptes de l’ergonomie, les vaillants chevaliers du message transmis dans les conditions optimales, s’intéressent à la saillance. C’est la moindre des choses : « et là coco, qu’est-ce qui est saillant ? » est la moindre des questions à poser à qui communique.
Et si, justement, parfois, c’était le contraire. La volonté express que rien de ce qui est important ne saille (du verbe saillir, et pas dans le sens de s’accoupler…)
J’ai reçu aujourd’hui une lettre qui est la parfaite illustration du document où la non-saillance est particulièrement travaillée. Il s’agit d’inciter les entreprises à signer un document pour mettre à jour les données les concernant dans un annuaire publié par un éditeur allemand. La chose est ainsi faite qu’au premier abord, et à y regarder vite, on croit ne pas s’engager. La mise en page du pavé de texte du bas est impressionnante par sa volonté de ne rien faire ressortir.
Reste qu’il vaut mieux avoir l’oeil attentif…
(cliquez sur la deuxième image pour la voir en grand)