Site icon Sébastien Bailly

Le journal du jour

EjournalIl est 8h. Avant de sortir de chez moi, j’attrape mon journal, sur le meuble de l’entrée où je le pose tous les soirs. Une simple feuille, que je roule sous mon bras. Je le lirai après avoir déposé les enfants à l’école, au café, juste avant de me rendre au bureau.
Bises aux enfants, quelques mètres et je m’installe. Le café arrive sans que je l’ai commandé. Je suis un habitué. Le journal est déjà déroulé devant moi.
Sur la une, les dernières dépèches sur mes sujets favoris. Rien que des faits, bruts. S’il s’est passé quelque chose d’important, un événement de premier ordre, je le saurai aussi. Mais, là, ce sont les dépèches sur les nouvelles technologies, celles sur le secteur de l’édition. Les dernières sorties de livres sont listées. Si l’un d’entre eux m’intéresse, je peux le télécharger, pour quelques euros, et le conserver en mémoire pour le lire à tête reposée ce soir.
J’appuie sur le coin inférieur. La page suivante apparaît. Les dernières notes des blogs que je lis. Des amis, des spécialistes de domaines dont je ne raterais les commentaires pour rien au monde. Les nouvelles recoupent parfois les dépèches lues précédemment, les éclairent différemment, alimentent la réflexion.
J’appuie à nouveau sur le coin inférieur. Messages personnels. On m’a écrit. Je répondrai peut-être tout à l’heure.
Une simple feuille de papier roulée. Moins d’un millimètre d’épaisseur. Mon journal du matin qui se télécharge automatiquement pendant que je prends ma douche, et qui se met à jour, tout au long de la journée. C’est moi qui ait choisi son contenu, qui me suis abonné, à différents services, en choisissant les mots clés adéquats…
Ce n’est peut-être pas pour demain matin. Mais un peu plus tard. C’est sûr.
Tout est déjà là, à portée de main : les flux RSS, les services d’alerte par email et le papier électronique…
Les marchands de journaux peuvent réfléchir à changer de métier. Et les imprimeurs.

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