Souvent, en formation, lorsque vient le moment de parler de la conception d’un projet éditorial, j’explique parfois aux stagiaires que la vision "arborescente" d’un site est pratique, mais ne correspond pas à la réalité. (Parfois seulement, ça dépend des stagiaires 😉 La réalité, c’est une base de données d’articles dans laquelle on va piocher pour faire des pages : un classeur de fiches de recettes de cuisine ELLE, et pas une série de dossiers et de sous-dossiers.
Je leur dessine alors des jolies pages articles, et leur explique que c’est encore mieux qu’une boîte de fiche car le classement se fait, simultanément, sur chaque donnée que l’on souhaite : je peux trier automatiquement mes fiches (toutes les recettes avec du canard apparaissent d’un coup sur la page).
Tout cela pour vous dire que j’applaudis aux propos d’Emmanuel Parody qui vont dans le même sens avec, en plus, l’idée qu’on peut déterminer, à l’avance, le corpus de mots sur lesquels ont triera les fiches, et que c’est, finalement, ce corpus qui constitue le plus gros du travail de conception du projet éditorial :
On élabore les grandes lignes du positionnement éditorial et on
liste l’ensemble des mots clés qui désignent le champ thématique. A ce
stade on peut lister des centaines de mots puis on sélectionne les mots
clés pivots qui identifient les thématiques principales du moment. Ces
mots serviront à créer ce qui apparaitra comme des “rubriques” sous la
forme d’onglets ou de menus.Quelle différence me direz-vous? C’est que le matériau de base qui
servira à structurer les contenus n’est pas le rubriquage mais la liste
de mots clés qui définit le champ sémantique. Ces mots seront tout
simplement ceux qui seront utilisés pour marquer (les tags) des
articles et les indexer, optimiser le référencement et pourquoi pas,
plus tard, acheter des mots clés. La base de données qui est la
véritable infrastucture du site n’est plus constituée d’une
arborescence fixe mais d’une collection de contenus aux attributs
nombreux choisis dans une liste fermée.
Emmanuel Parody tient ses propos dans son compte rendu de lecture de L’Ecrit Web de Joël Ronez dont j’ai déjà parlé ici.