Comme ça qu’on m’appelait en primaire, le haricot vert. Grand, maigre, et pas appétissant. De quoi vous décourager dans la cour de récré. La faute au pull que je portais le jour de la rentrée, aussi. Ma mère aimait la couleur. Vert. C’est l’espoir, qu’elle me disait. Et elle en avait pour moi, de l’espoir. J’ai vite compris mon malheur. J’ai fait avec. Pas le choix. Au collège, on s’est mis à m’appeler Harry, tout court, et puis c’est resté mon surnom. Marrant comme les choses se font. Moi, c’est Enzo, mes amis m’appellent Harry. Pourquoi donc ? Une longue histoire, du pull vert et de ma taille en primaire. J’ai pris du muscle, depuis. Des heures à la salle. Des kilos de fonte. Ce serait plutôt géant vert aujourd’hui. Mais plus personne pour faire ce genre de blague. J’en impose. Juste qu’on m’appelle Harry. Ou l’inspecteur. Mais ça, c’est une autre histoire.