Dans un poème
Les mots sont faux
Juste un décor
La vérité regarde ailleurs
Mais l’émotion
Ça l’émotion
Ça ne triche pas
Le carton pâte
Les trompe-l’œil
Gonflent les verbes
Le stuc joue les marbres d’opérette
Rochers de plastique expansé
Jeux de miroirs
Ciels peints nuages de coton
Et l’on se plaît à y croire
Et l’on tremble sous l’orage
Factice
Plus que sous la foudre en pleine campagne
Mis en scène les mots
Électrisent les pages
Eux qu’on n’entendrait qu’à peine aux coins des rues
Aux portes des maisons
A l’arrière des voitures coincées dans les embouteillages
Les mots
Mis en poème
C’est l’émotion brute plus vraie que vraie
Et parfois les sentiments
Artificiels et réalistes
Qui prennent au cœur et à la gorge
Plus que n’importe quelle déclaration aux tables des cafés
Nous laissent pantelants