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13 octobre – Géraud

Se souvenir de préparer pour les enfants des bouchées à la reine dans lesquels les ris de veau, délicieux, mais coûteux, seront remplacés par quelques tranches de boudin blanc. Ils ne verront pas la différence. Peut-être même préfèreront-ils cette version moins goûteuse, à base de sauce blanche et de champignons de Paris, quand, à notre Béchamel, nous incorporons quelques morilles. Ne donnons pas de confiture aux cochons, disait ma grand-mère en me servant. Je ne savais pas ce que je ratais, et cela ne me manquait donc pas. Elle rappelait que la chicorée remplaçait très bien le café et qu’il fallait faire avec ce qu’on avait. Elle avait connu les tickets de rationnement, et la guerre, alors, on pouvait bien attendre pour les ris et les morilles. On a attendu. Mais je me prends à penser que ce qu’on aura peut-être plus vite qu’on aurait voulu, c’est le rationnement. Et la guerre.

1 réflexion sur “13 octobre – Géraud”

  1. Je me suis toujours demandé pourquoi les veaux riaient. En plus ils sont congelés, le rire n’est pas chaleureux. Aujourd’hui j’ai décidé d’acheter de la cervelle. Ce sont aussi des cellules nerveuses et j’imagine qu’elles renforceront les capacités cognitives de mon cerveau. Prudemment j’ai choisi celle de porc, moins cher. Je n’aie pas envie de gambader comme un agneau ni devenir énorme comme un bœuf charolais. Le porc est sympathique, pas difficile se nourrissant de tout mais son regard manque de dynamisme. Demain je me regarderai dans la glace.

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