Il n’y a plus de poème
Dans la réserve à poésie
Quelqu’un aurait tout pris
Et disparu
La boîte est vide et le silence
Se fait
Quelqu’un a effacé les mots
Qui dessinaient la poésie
Ça résonne comme une tombe
Qu’on n’aurait pas remplie
Comme un caveau sans occupant
Comme une salle des fêtes un jour de deuil
Ça manque de cris d’enfants
De piaillements d’oiseaux
De cavalcades et de cymbales
Ça manque du roulement des tambours
Ce chuintement de ouate
Ce froissement de tulle
Même pas un murmure
Il va falloir recommencer
Mot à mot tout doucement
À remplir la réserve
Jusqu’aux fragments tintinnabulants
Qui remettent en rythme le cœur des gens
Jusqu’aux morceaux d’anthologie
Qui rendent la vie jolie
—-
Merci dorénavant
De laisser en partant
La réserve de poésie
Dans l’état où vous l’avez trouvée en entrant