La première fois que je suis arrivé à Saint-Tropez, c’était par la mer et le yacht est resté au large. Je voyais la ville de loin. On a pris l’annexe pour aller boire du champagne sur une plage privée entièrement réservée à notre usage et nous sommes repartis à l’aube, comme nous étions venus, saouls, peut-être, mais heureux d’avoir touché du doigt le mystère des nuits folles de la côte d’azur. La beauté troublante des Tropéziennes est restée dans ma mémoire, comme un mélange de douceur, de naïveté, de sucre, et d’un subtil parfum de fleur d’oranger que je ne retrouverai chez aucune autre femme. D’autres visites ont suivi, autant que j’ai pu, et d’autres nuits aussi douces que la première. Il n’y en aura plus. Le yacht a été saisi. Et tout le reste aussi qui m’aurait permis de boire encore le champagne servi par les jolies Tropéziennes emportées comme tant d’autres dans l’écroulement du monde.