Te voir disparaître dans la brume après le petit pont de pierre, juste avant le virage et le talus qui, même par beau temps, t’aurait cachée à ma vue. Tu es légère et c’est à peine si tes pieds touchent le sol. Tu ne t’es pas retournée. Tu m’aurais offert un dernier sourire, un dernier au revoir des yeux. Nous aurions su tous les deux ce dernier échange comme étant le dernier. Rien. Besoin de rien dire. Le ruisseau en cascade sur son lit de cailloux polis aurait masqué le tintamarre de mon cœur dans le vide de mon thorax et la cavalcade des larmes en plocs jusqu’à l’argile sèche du chemin. Quoi ? C’est déjà fini ? Tu ne t’es pas retournée, effacée par la brume dans ta légèreté de nuage. Il ne restera bientôt de moi qu’une flaque de larmes absorbée par le sol. C’est fini.
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