Soirée pizza entre filles. Cinq trentenaires, célibataires, et l’horloge qui tourne, je dis, l’horloge qui tourne. On a bien profité de la vingtaine, faut songer à se caser, non ? Et des enfants, maintenant, des enfants pas trop tard, des enfants dont on profite, aussi. Tu reprends de la pizza ? Des enfants, j’en veux plusieurs, il faut trouver un père, un papa, un mec bien solide, fidèle, posé. Ca n’existe pas. On a essayé mais on n’a pas trouvé. Un type avec toutes les qualités, et les moyens, et le grain de folie, et sportif un peu, et cultivé, et drôle. Et mettre le grappin dessus. On n’est pas à la hauteur. On se dit ça, qu’on n’est pas à la hauteur. Et l’horloge qui tourne et on mange des pizzas premiers prix en regardant le temps filer. On rit quand même, on rit, mais il y a l’angoisse qui sourd, l’angoisse qui nous étreint. On n’a plus beaucoup de temps pour réussir nos vies, alors on parle de celles qui divorcent déjà. Ça nous rassure un peu. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Il faut finir la pizza.