Je n’ai pas un prénom facile à porter ; souvent on me le fait répéter. Ah ? Et ça vient d’où. Il faut que j’explique, le fils de Poséidon, le saint, on s’y perd un peu, et en fait, tout le monde s’en moque. J’essaie de ne pas me faire remarquer. Je porte des vêtements classiques et j’affiche en tout point une neutralité bienveillante qui m’évite d’attirer l’attention. Cela m’empêche d’avoir à me présenter, et l’on oublie rapidement m’avoir croisé. La vie n’en est que plus simple. Je tiens à mon confort. Je ressemble à n’importe qui et l’on me confond fréquemment avec un autre. Je partage les valeurs communes les moins clivantes afin de n’avoir à défendre aucune opinion. Le poil à gratter, je laisse normalement ça aux autres. J’aimerais ne laisser aucune empreinte.
C’était tout à fait ma façon d’être à l’école : ne pas se faire remarquer. Cela allait bien avec ma grande timidité.
J’aimais bien mon prénom, rare dans ma génération, qui, lui, me distinguait des autres.
Un T-shirt à moins de 5 euros en coton africain laisse pourtant bien des empreintes …