On ne dira jamais assez l’importance de ces moments passés ensemble et des longues après-midis d’hiver assis à la même table à jouer aux cartes. Rien d’autre à penser que la couleur à poser, et ne pas oublier les annonces, élaborer une stratégie et compter un peu sur le hasard. Savoir perdre et gagner avec panache. On ignore toujours qui s’amuse le plus des enfants ou moi. Nous rions, je console, nous recommençons. Et c’est un apprentissage de la vie entre éclats de voix et bouderies surjouées. Allez, tu vas la poser ta carte ? Hésiter, estimer ses chances, redouter un tirage improbable, découvrir chez l’adversaire des ruses insoupçonnables. Comme cela qu’on voit chez l’enfant qu’on estimait innocent un fourbe aux ambitions démesurées ou un perdant grandiose. Le jeu de cartes alors dit l’avenir et ce qui se trame est bien plus qu’une partie de fin de journée.
Approcher de la victoire dire UNO et patatras, devoir prendre 4 cartes sans parade possible. Les rebondissements d’UNO, mettent les nerfs à rude épreuve, mais quel plaisir de recevoir le sourire narquois du voisin qui m’oblige à prendre 4 cartes. La joie de son regard efface ma déception. C’est Noël, Emmanuel est dans la crèche, les bergers sont émerveillés, que la partie d’UNO apporte la joie et la paix.