Je ne cacherai pas ma culpabilité : manger une mangue du Brésil à Pontivy a quelque chose de criminel. Le fruit a traversé l’Atlantique et participé plus qu’il ne faudrait au réchauffement de la planète. Clairement, je pourrais me satisfaire d’une compote de pomme mise en bocal à l’automne et ce ne serait même pas un sacrifice. Mais l’on fête le nouvel an. C’est réveillon, et chaque année qu’on gagne est une victoire. Combien en reste-t-il avant la fin de l’humanité ? Combien avant que nous nous consumions dans un été brûlant ou que nous gelions sur pieds au cœur d’un hiver cataclysmique ? Alors, une mangue, convenons que c’est juste faire passer la pilule d’une apocalypse inéluctable à peu de frais. Chaque bouchée, c’est un peu du paradis terrestre qui disparaît. On l’aura bien cherché et on ne pourra pas dire qu’on n’a pas été prévenu.
Tous ces repas de fête sont difficiles à supporter par notre tube digestif : Sylvestre a raison, une compote de pomme accompagnant du boudin blanc, est un bon projet. Une pose est bien venue avant la fameuse galette des rois. N’oublions pas si la météo le permet, une longue ballade dans les bois, occupation que doit apprécier Sylvestre.