Le savoir-vivre m’obligera, si vous arrivez chez moi avec cette bouteille, à avoir la décence minimale de ne pas vous la proposer à boire et même de la verser, sans hésitation, une fois ouverte, directement dans l’évier, en espérant qu’une telle pollution ne détruise pas l’écosystème. Ce rosé pamplemousse arborant l’étiquette bio, j’ai bon espoir tout de même qu’il ne s’agisse que d’une hérésie gustative, et non d’une potentielle catastrophe écologique. Mais j’ai un doute. Aucune idée de la provenance du vin, un mélange, forcément. Quand on sait avec quelle facilité on pare une bouteille d’une appellation, il faut se méfier plutôt trois fois qu’une de la bouteille qui dit « à base de vin » sans plus de précision. Tout au plus peut-on espérer qu’à un moment du processus de fabrication du raisin ait été utilisé. Et à un autre du pamplemousse. Mais l’un n’a quoi qu’il arrive rien à faire avec l’autre. Et vous comprendrez aisément pourquoi vous ne serez jamais réinvité.
Le summum de la vie pour Claude: Un rosé pamplemousse noyé de glaçons au bord d’une piscine. Ses copains d’atelier se moquent de lui, eux qui se délectent d’une bière au comptoir à la sortie du travail. Ils le soupçonnent d’être homo et l’ont surnommé Claudette. Claude, ce prénom mixte, prête à lui seul à confusion. A l’embauche le patron s’etait d’ailleurs mépris en l’appelant: Entrez Mademoiselle. Il faut dire que ses cheveux longs et son pull rose pardonnaient l’erreur.