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8 juin – Eustadiole

Il y a toujours une forme de satisfaction à attraper dans le bac les deux ultimes Coulommiers et savoir qu’on est le dernier à profiter de l’offre, de l’affaire, de l’occasion de la semaine. Le second Coulommiers si moins cher qu’on ne pouvait y résister et que même si l’on jette le quart du premier dix jours plus tard faute d’avoir pu terminer avant qu’il devienne inconsommable, on a tout de même le souvenir de ce sourire qu’on a fait en posant dans son panier les deux Coulommiers après lesquels chacun pestera de ne pas s’être organisé pour faire ses courses un peu plus tôt. On a trop souvent vécu la frustration du rayon vide dont les affichettes promettent encore une réduction qui ne s’applique, hélas, plus à rien et dont on ne pourra profiter comme on l’avait espéré. On rentre chez soit déconfit, et l’on mange dans la semaine autre chose que ce qu’on avait espéré, ce qui s’avère rarement une bonne surprise. Mais cette fois, je les ai. Et pas vous. Et c’est bien tout ce qui convient à mon bonheur.

1 réflexion sur “8 juin – Eustadiole”

  1. François Bailly

    Qu’est-ce qui a pris à mes parents de m’appeler Eustadiole? Je hais mon prénom, je peux vous le dire. En plus j’ai lu qu’elle a été veuve à 20 ans et qu’elle a passé le reste de sa vie, 70 ans quand même, dans la chasteté, la dévotion, sans manger de viande. Quelle vie! Je crois que je vais céder à Cornélius, je n’ai pas de temps à perdre. Nos prénoms improbables nous ont rapprochés. Maman me dit que je suis trop jeune et me fait plein de recommandations. Mais si je dois être veuve à 20 ans, autant commencer tout de suite. Tant pis pour Cornélius s’il doit mourir si jeune. Tant pis si ses pieds sentent le coulommiers comme notre frigidaire. Encore une folie de maman, deux fromages d’un coup! Nous en avons pour deux semaines à nous boucher le nez en ouvrant ce frigidaire de malheur. Il faut que je pense à demander à Cornélius de se laver les pieds et de changer de chaussettes pour demain, notre grand jour. Nous irons jusqu’au bout.

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