Abonnez-vous à la lettre d'information

Chaque mois, cinq idées pour améliorer votre créativité éditoriale

Vous n’allez pas revenir de l’article qui a ce titre à la con…

C’est un titre pour les réseaux sociaux. Un titre piège à clic, un de ceux qui ne disent rien, rien d’autre que le fait que vous allez avoir une surprise, et une sacrée surprise, si vous cliquez dessus sur Facebook, ou sur Twitter, ou ailleurs. Vous n’allez pas en revenir. On fait une promesse au lecteur. La sidération, l’émotion, l’étonnement au moins. « A une minute trente deux, cette vidéo d’un chaton qui voit sa mère pour la première fois va vous faire miauler… » Qui résisterait ? C’est la marque de fabrique du Démotivateur. De plus en plus copiée.

Les titres piège à cons

Alors oui, il y a les sites spécialisés dans le buzz qui s’en donnent à cœur joie, poussant toujours plus loin le bouchon. Et vous en disent toujours moins sur le contenu de l’article.

Un titre du Démotivateur, pour les réseaux sociaux
Qui ne cliquerait pas ?

Tant que les sites pièges à clics donnaient dans ce genre de perversité, on s’en débarrassait, sur Facebook en tout cas, aussi facilement que du moindre appel à jouer à Candy Crush.

Seulement voilà, ces titres fonctionnent, alors les autres sites s’y mettent. Les sites sérieux, les vrais sites. Et même Télérama, avec un étonnant : Vous ne devinerez jamais qui est l’artiste le plus populaire de l’art contemporain…

Diante, fichtre, allons donc, je ne devinerai jamais ? Vérifions, donc, et cliquons : aurais-je pu deviner. Vérification faite : aucune chance, en effet, que je devine. Je n’avais jamais entendu parler avant aujourd’hui d’Yayoi Kusama.

Rappelons ici qu’un bon titre n’a rien à voir avec ça : il est informatif, il contient les bons mots clefs, il est prévisible, et il est court. Ici, j’aurai normalement lu :

Yayoi Kusama, l’artiste la plus populaire de l’art contemporain

Moins de clics, peut-être, mais du clic de qualité, ceux de gens qui veulent vraiment en savoir plus sur cette vieille femme internée dans un hôpital psychiatrique. Muni de ce détail, d’ailleurs, j’aurais peut-être titré :

L’artiste star de l’art contemporain à l’hôpital psychiatrique

Mais, en aucun cas, je n’aurais du laisser une chance à Facebook de couper mon texte n’importe comment et de faire du sujet de mon article une figure de l’art con.

On ne se méfie jamaiis assez des césures
On ne se méfie jamais assez des césures

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut