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Etre positif

Politesse
Parmi les quelques conseils d’écriture récurrents, on explique qu’il ne faut pas utiliser la négation. (Ni le on, ni les tournures impersonnelles du type "il faut", ni les parenthèses…)
Alors, dans un groupe de stagiaires moyens, il s’en trouve toujours un pour répondre que ce n’est pas possible. Ben si.

C’est toujours possible. Et le formateur fier de lui d’annoncer qu’on peut toujours dire d’une caisse qui n’est pas ouverte (négation) qu’elle est fermée (ce qui ne change rien, mais évite que le lecteur lise le contraire de ce qui est écrit, car vous n’êtes pas sans savoir que vous n’êtes pas sans ignorer que l’abus de tournures négatives nuit gravement à la compréhension du texte…)

Et bien, être positif, ce n’est pas seulement dire que la caisse est fermée. C’est bien plus que ça. Et ce petit panneau le prouve : "Merci de passer à une caisse ouverte". Ca c’est de la politesse, non ? Un message à la fois clair et positif. Encore fallait-il y penser.

Il y a de quoi s’inspirer, au moins pour les messages d’erreur de nos sites. Plutôt que "cette page n’existe pas" (ce qui me plonge toujours dans des gouffres abîmes* de perplexité car si la page peut me dire qu’elle n’existe pas, c’est peut-être qu’elle a, tout de même, un brin d’existence…), innovons avec un "vous seriez bien inspiré de vous rendre sur une autre page de ce site". Enfin, c’est une option, votre créativité débridée arrivera sans doute à mieux que ça encore, non ?

Pour la petite histoire, le petit panneau a été vu dans une librairie du centre de Genève. Où les livres, hélas, sont bien plus chers qu’en France. On ne peut pas tout avoir.

*Ca s’écrit comme ça ?

14 réflexions sur “Etre positif”

  1. ben moi c’est pas avec 30 ans de fidélité que tu vas m’éloigner de la double négation hégélienne – le négatif est l’absolue beauté de la langue : il l’ouvre ! et même sur le Net ! on ne le passera pas comme ça à la caisse ! ni ne pas non non que d’où on ! et vive le on aussi : l’ouverture qui ronge dans le sujet, lui donne son pluriel et son neutre, sa lentille optique !

  2. Charles ne pas Baudelaire

    Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

    Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes;
    O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
    Fleurs du Mal
    ça donne quoi en positif ? !

  3. Arthur non Rimb de Rimb

    Non! nous ne passerons pas l’été dans cet avare pays où nous ne serons jamais que des orphelins fiancés. Je veux que ce bras durci ne traîne plus une chère image.
    Illuminations
    Vous traduisez en genevois ?

  4. C’est un défi ? Pauvre Charles :
    Et ton esprit est un mont plus acide

    Homme, chacun ignore le fond de tes abîmes
    O mer, on méconnait tes richesses intimes
    et Arthur
    Oui nous fuirons l’été de cet avare pays où nous serons toujours des orphelins fiancés. Je veux que ce bras durci s’affranchisse d’une chère image.
    Peu ou prou 😉
    Il va sans dire que mes conseils ne valent guère pour la littérature la plus pure, François…

  5. Au passage, ça te permet de dire sans le dire que FBon lit ton blog. On NE sait PAS comment il fait pour tout lire et être partout. François Bon c’est pas mal mais bon… Ceci dit c’est vrai que les formateurs font trop souvent abus de positivisme.
    « IL FAUT POSITIVER » est devenu leur slogan, quand c’était bien celui d’un super-mercantile marché.
    Dire non n’est pas très tendance, par les temps qui courent; mais dire (merde, tu pues, tu me salis, casses-toi, pauvre con) pour autant que ce soit sur un mode affirmatif, relève quand même de la négation radicale. Comme quoi…

  6. Sébastien, quel est la fondement réel de cette mise à l’index de la négation ?
    Personnellement et jeux de mots mis à part, je ne suis pas persuadé que l’utilisation de la négation soit négative. Ce conseil m’a toujours semblé plus relever de la « com » dans ce qu’elle a de plus cliché que des bonnes pratiques en matière d’écriture.
    Par contre je suis d’accord sur le fait de proposer des pages d’erreurs explicites et redirigeant l’utilisateur. Voici la mienne par exemple : http://s.billard.free.fr/404.html

  7. Sérieusement, la négation augmente le risque de mauvaise compréhension du lecteur : il ne s’agit que d’une volonté d’être le plus efficace possible. C’est de la communication, et pas autre chose. Surtout pas de la littérature.
    Et puis, éviter la négation nous met à l’abri de la double négation qui ouvre la porte au n’importe quoi, du côté de l’émetteur ou d côté du récepteur, une fois sur deux. Non ?
    Quant au verbe positiver, j’ai un peu de mal à l’utiliser. 😉

  8. Oui, c’est bien « en abime » (depuis 1990 l’Académie française a supprimé les accents circonflexes sur les i et u : aout.
    Voir www-orthographe-recommandee.info )

  9. La mnémotique, science à l’usage des étourdis, m’avait enseigné: le chapeau de la cime est tombé dans l’abîme.
    Si je synthétise ce qui précède, il ne faut pas dire que le chapeau de la cime n’est pas tombé dans l’abime. On dit quoi alors pour se souvenir qu’abîme n’a plus de chapeau?

  10. je regrettais un peu, après coup, la provoc, mais ça rebondissait sur vieux débat ici, avec l’ami de Cup of Tea aussi, sur textes longs & textes brefs, phrases longues & phrases brèves etc…
    mais en tout cas je suis rudement content que ça ait provoqué la retraduction d’Arthur Baudelaire en positif, on devrait continuer jusqu’à avoir des « Fleurs du Bien » et « Une saison en paradis » complètes ! Chiche ?
    quant à réflexion bis, non je ne lis pas « tout », mais oui, Sébastien est depuis longtemps dans mon Netvibes et, ce qui se passe ici (dans mon onglet informatique y en a pas 36 : Aldus, Lorenzo, Virginie Joël, Fauré, Pierrot, Salaün, Pisani, une poignée d’autres mais je considère que c’est le plus vital pour penser un peu ce qui nous arrive aujourd’hui…)
    et donc, qu’on a le droit en fin de journée de rigoler un peu, pourvu que ce soit ensemble!
    non mais ne pas !

  11. Et bien moi je découvre à partir de François et de son petit jeu concours.
    J’suis pas déçu. J’ai eu un prof de français qui haissait le « on ». « On » , c’est un cochon, qu’il disait.Ou un con.
    Depuis, je suis un inconditionnel de cet indéfini tellement précis.
    Une petite chose quand même à Sébastien. J’ai moi-même été « chargé de communication interne’ dans un Département de l’ouest. Alors, je lis ici : « C’est de la communication, et pas autre chose. Surtout pas de la littérature. »
    Faut-il en déduire (abusivement) que la littérature est affaire de schizophrène ?

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