Qui me connait un peu sait que j’accorde une importance non dissimulée à la nourriture. Bien manger fait partie de ces plaisirs de la vie qui me ravissent. Y compris, évidemment, lorsque je travaille. Y compris, donc, durant les sessions de formation que j’anime. Et, en formation, le rapport à la nourriture n’est jamais totalement neutre.
Il y a d’abord, ou il n’y a pas, les mini-viennoiseries ou les chouquettes le matin en arrivant. Mieux vaut qu’il y ait. On partage. C’est une façon de faire connaissance. Et de mettre des miettes partout. Déjà, on repère le bon vivant, et la pimbèche qui rechigne…
A midi, c’est surtout une question de temps partager : avec ou sans les stagiaires, avec tout le groupe ou quelques uns, en une heure ou en une heure trente. C’est ensuite une question de lieu : ici ou là. Pizza ou chinois. Sur le pouce ou sur la table…
J’ai mes petites habitudes. J’emmène souvent les stagiaires du CFPJ au Press Café. On arrive à 10, et je ne réserve jamais. Du coup, le patron rale, et une fois de temps en temps, le groupe est séparé en deux. De qui déjeune à la table du formateur et de qui se débrouille pour ne pas y être on peut parfois déduire des choses pas inintéressantes sur la manière dont il faudra gérer le groupe l’après-midi. Le Press Café est drôlement bien. J’y ai mangé de l’autruche et du kangourou, ce qui fait toujours son petit effet. Il y a une salade Figaro, avec des feuilles de saumon, et une autre intitulée l’Equipe, très diététique. Ca permet de classer les gens… Curieusement, la salade Libération a disparu de la carte.
D’autre fois, je voyage. Trois jours porte de Pantin, à Paris, par exemple. Le bout du monde. Le stagiaire me fait découvrir un petit restau asiatique pas cher. On est un peu tassé, le troisième jour, le restau est complet, on se rend de celui d’à côté. Au moment de l’addition, surprise, le stagiaire en question insiste pour m’inviter. Ce n’est pas si courant. Il a aimé la formation : il cochera la case « très satisfait » sur la fiche d’évaluation. On a déjeuné en tête à tête pendant trois jours. Ses collègues ont préféré manger ailleurs, avec d’autres personnes.
Un autre stagiaire, une fois, m’avait invité. Dans un bon restau dont j’ai oublié le nom. Un journaliste du Journal du Dimanche, qui avait suivi avec moi une formation en tête à tête d’une journée. A table, on apprend à se connaître autrement.
Une autre fois encore, à Toulouse, avec des chargées de communication de laboratoires du CNRS, l’expérience fut originale. Le stage durait trois jours. Le premier fut traditionnel : repas au restaurant d’un hôtel proche du lieu de formation, dans une zone d’activité qui n’offrait guère de choix. Et le restaurant guère de goût. Du coup, les deux jours suivant, ce fut pique-nique dans l’herbe. Coincé sur cette zone d’activité, je ne pouvais guère participer. Les stagiaires se sont occupée de moi : salades, coppa, conserves, laitages, gâteaux, pains spéciaux. Une vraie partie de plaisir. Et un excellent souvenir.
D’autres formations se profilent. D’autres expériences. Et l’on va manger, encore. A n’en pas douter le formateur aussi est jugé à sa façon de se tenir à table…
C’est exact le Press Café est un lieu bien sympa pour se restaurer, l’équipe y est agréable, et point essentiel, on y mange bien ! (même à la table de sébastien 😉 )