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Chaque mois, cinq idées pour améliorer votre créativité éditoriale

Journal – juin 2024

1er juin

Faudrait-il prendre le journal un peu plus au sérieux, et inverser l’ordre de la vie. S’assurer de vivre chaque jour quelque chose qui vaille d’être noté. Une lecture, une phrase du manuscrit, un poème publié sur le site, qui vaille d’en dire quelques mots ici. Hier, donc, si je récapitule : 4334 caractères dans le manuscrit (le logiciel tient ce genre de statistiques), deux poèmes un peu trop tristes. Dont un sur la honte, sujet qui me poursuit depuis que j’ai écouté (puis lu) Artem Chapeye, l’écrivain ukrainien à propos de la honte espagnole. C’était le 22 mai. Possible que j’utilise cette idée de la honte qu’on éprouve pour quelqu’un d’autre encore. Je n’ai pas fini de creuser le tunnel (Le tunnel, autre sujet d’un poème naïf, hier). C’est une journée d’écriture qu’on pourra estimer productive. Je ne sais jamais ce qu’il y aura à garder d’une journée d’écriture. Mais ces journées-là meilleures que les improductives. Je n’ai rien lu, cependant, comme souvent ces jours-ci.

2 juin

Hier, une idée. Ce que j’entends par là : un élément qui peut servir de base à une histoire. Un élément que je n’ai pas lu dans une histoire, mais qui vient en rebond, à partir d’un élément du réel, comme une potentialité narrative crédible. Un élément suffisamment fort pour servir de fondation à une histoire qu’il suffirait d’écrire. Ce pourrait aussi bien être une dystopie qu’une comédie romantique ou un roman d’aventure. J’ai l’embarras du choix. Ce qui est toujours étonnant, c’est le côté « eurêka » du moment. Déjà vécu lorsque m’est venue de je ne sais où l’idée du monde dans lequel chaque décision est prise en tirant à pile ou face, et qui a donné Eno, la chasse aux rastacs. Une sorte d’épiphanie. La créativité c’est souvent associer deux choses en une troisième : le canapé-lit, le radio-réveil. Parfois, c’est modifier une des propriétés d’une chose, comme une mutation génétique, pour créer une nouvelle chose. Hier, c’était plutôt ça. Une idée assez forte pour avoir du potentiel. Ça va encore mûrir et peut-être qu’un jour ce sera une nouvelle, trois paragraphes dans un chapitre, ou un roman. C’est parfois long. Le mûrissement. Et parfois ça pourrit avant.

3 juin

Qu’est-ce qu’un tissu de mensonge ? L’expression m’est arrivée en pleine figure à propos d’un texte dans lequel je raconte aussi honnêtement que possible ce que j’ai vécu. Il faut bien une définition. Tissu et texte, on sait la racine commune. Ici les fils du tissu remplacés par ceux du mensonge. Il n’y aurait rien de vrai dans le texte constitué de mensonges. L’autre, qui le lit comme tel, ne nie pas seulement le texte, mais ce que j’ai vécu. Il nie mon expérience. Les faits sont exacts, je le sais. Et le reste, qui serait de l’ordre de l’interprétation, serait donc du mensonge. Peut-on mentir quand on explique ce qu’on a traversé ? Peut-on mentir lorsqu’on explique ce qu’on a ressenti ? Oui, sans doute. On doit pouvoir. Ça ne m’apporterait rien, mais on doit pouvoir. Un tissu de mensonges : quand c’est votre vie qui est désignée comme telle, vous faites quoi avec ça ? Rien. Vous ne pouvez rien en faire. Mais continuer à expliquer, continuer à essayer de comprendre, ça, oui.

4 juin

Supprimer des comptes sur les réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram. Pour le temps que j’y consacre. Trop par rapport à ce que j’y gagne. C’est aussi un lieu de sociabilité ? Oui. Je risque de perdre des contacts. Je reste présent sur Linkedin, sur mon site, et via ma newsletter. C’est autour d’elle que je vais concentrer l’effort. Monter en qualité autour de la publication principale. La question qui se pose en parallèle : réorganiser ma veille autour des sujets qui m’intéressent. Les réseaux sociaux me servaient aussi à ça.

5 juin

Croisé hier soir Véronique Ovaldé venue présenter À nos vies imparfaites (Flammarion, Goncourt de la nouvelle 2024). Elle lit sur scène une de ses nouvelles. Une histoire, ça fonctionne bien. Usage de pichenettes d’humour en fin de phrase, passages rapides du coq à l’âne, usage des parenthèses, prise de parole du narrateur/auteur pour mise à distance. Je retrouve dans les procédés d’écriture des choses que j’aime. Et un regard distancié sur le monde. Un plaisir. Les nouvelles sont tenues les unes aux autres par des fils plus ou moins visibles : un personnage secondaires de l’une devenant personnage principal de l’autre. Une technique du crochet qui donne à l’ensemble une unité. Belle ouvrage.

6 juin

Lire quelques pages du journal de Jules Renard. C’est à chaque fois une leçon de style, de sobriété, d’efficacité. Quelques mots pour le portrait, sans concession, d’une personne. Des formules précises. Pas grand chose à jeter. Il est beaucoup question de la vie littéraire de l’époque. Lire Renard pour retrouver un peu de légèreté, – ça manque tellement.

7 juin

Je vais commencer des missions de tutorat auprès de personnes qui se forment pour devenir écrivains. Une formation pour les accompagner des techniques rédactionnelles à la narration. La technique s’apprend. Comme on apprend le piano, le dessin, la danse. Tout le monde ne finit pas étoile à l’opéra. Mais la plupart des gens peuvent apprendre suffisamment pour un tango qui changera leur vie.

8 juin

Hier soir, invité par Terre de Paroles, à Rouen. Lecture (splendide) par Christophe Brault de quelques extraits de Parfois l’homme. Réponse à quelques questions. Des amis dans l’auditorium du Musée des Beaux-Arts. Courte interview, juste avant, dans la salle des sculptures. Exactement là où je ne suis pas revenu depuis l’annonce de l’échec de la candidature de Rouen Capitale européenne de la culture en décembre. Cette grande salle, magnifique, j’y ai été crucifié sur place par des collègues, crucifié sur place par le résultat, crucifié sur place par la solitude au milieu de la foule. La douleur qu’il y a à revenir là. L’énergie qu’il faut pour cabotiner, la force nécessaire pour tenir toute la soirée, faire rire, dire des choses sérieuses. Rentrer aussi défait qu’il y a six mois. Alors même que c’était, le plus objectivement possible, une très belle soirée.

9 juin

Vu à la télé. Ça marche toujours ? J’étais hier soir en plateau sur France 3 Normandie. Tenter de défendre une fois encore Parfois l’homme. 5 minutes pour dire le livre, donner envie de le lire. Exercice hyper normalisé auquel il faut se plier. On peut aussi totalement refuser. J’ai dit ce que je voulais. Et puis voilà. Il y a d’autres formats plus longs pour développer, rentrer dans les détails. Là, c’est rapide. Et ça dit surtout que le livre est un peu intéressant, en tout cas que ce qui se passe autour mériterait d’être porté à l’attention du public.

10 juin

La bêtise, l’inculture. L’aveuglement. À force de croire que la vérité de l’un vaudrait la vérité de l’autre, et qu’il n’y aurait pas à hiérarchiser, pas à tenir compte des faits, pas à tenir compte de l’histoire. À force d’ériger l’absence de dialogue et la violence systémique en valeurs possibles. On en arrive-là : à l’extrême-droite prête à prendre le pouvoir. La bête immonde au creux des paupières closes. Affligé. Mais, faut-il être surpris ? Même celles et ceux qui pensent lutter contre font le lit de la catastrophe.

11 juin

Parler d’écriture et de lecture quand les loups bruns sont à nos portes ? Plus que jamais. C’est une bataille du langage. Beckett résistant à Paris pendant l’occupation allemande : c’est cela aussi un grand écrivain. Et lire, Umberto Eco, Primo Levi, Berthold Brecht, Georges Orwell… On se réveille : on sait déjà tout. On sait où ça va si l’on laisse faire.

12 juin

Quand arrête-t-on de sauter à pieds joints dans les flaques et de se dissimuler sous la ramure des saules pleureurs ? Quand cesse-t-on d’espérer se croiser par hasard au coin de la rue en allant vers les balançoires ? Quand achète-t-on pour la dernière fois des bonbons à la boulangerie, dont ce collier de perles de sucre pastel qu’on croque avec celle qu’on aime en secret ? Quand l’ultime partie de ballon au pied de l’immeuble ? On aimerait que ça ne se soit jamais arrêté. Être pour toujours le garçon qui sort retrouver ses copains, et qui vit à plein temps le grand air et les découvertes sans fin. Quand devient-on sérieux ? Mais dès le début : rien n’était plus sérieux que rire à s’éclabousser.

13 juin

Fin de partie : Beckett hier soir au théâtre de l’atelier. Ne rien signifier. Quel enjeu, lorsqu’il s’agit pour les acteur d’interpréter un texte. Celui-là prend un relief particulier en période de montée des eaux et de réchauffement climatique. On ne peut s’empêcher de penser Beckett prophète : ce n’était pas seulement l’absurdité ontologique qu’il illustrait. C’était aussi le monde sans vie qui s’annonce. Spectacle total : le spectateur, mal assis, ressort ankylosé comme les personnages. Denis Lavant et Frédéric Leidgens sont très bien. Le spectacle de cette fin du monde n’a pas vieilli, nous, un peu.

14 juin

Beckett. Il disait l’absurdité du monde. Il écrivait l’absence de sens. Mais il ne se trompait pas. Pendant la seconde guerre mondiale, il choisit son camp, et prend des risques. Résistant à Paris, ils traduit et porte des messages, puis fuit la Gestapo et se cache. Il apprendra ensuite le maniement des armes. Courage physique et engagement. Il ne se contente pas d’attendre Godot ou d’observer la fin du monde. L’homme a choisi son camp. Beckett réfugié à Arcachon et qui joue aux échecs avec Marcel Duchamp. Beckett hébergé par Nathalie Sarraute, radiée du barreau en 1940, suite aux lois antijuives. Il ne s’agit pas d’attendre dans son trou quand l’extrême-droite est là.

15 juin

Essayer de ne pas vivre les yeux dans le rétro. Aujourd’hui, c’est difficile. Le 15 juin, il y a un an, ça a marqué fortement les choses. Je crois que c’était une belle soirée, pour beaucoup de monde. Vraiment belle. Je dois avoir quelque part des photos. Ne pas les regarder. Je ne pensais pas en être là un an plus tard, pas avoir traversé ça. C’était la grande soirée de l’Armada, celle de la candidature au titre de Capitale européenne de la culture. Six cents personnes. Une soirée dont une partie de l’équipe ne voulait pas. C’est sans doute le premier jour de la dépression. Je me souviens du retour : je suis reparti seul, la soirée était entrain de se finir. Je ne me suis pas imposé la fermeture des portes : je n’en pouvais déjà plus. Je crois que je ne suis pas allé travailler le lendemain. C’est le corps qui a lâché le premier : dos bloqué. Je n’ai rien compris sur le moment, trop de choses à démêler. Mais ce soir là, toute l’équipe qui me tenait à distance, personne pour rien partager avec moi. Tout était déjà écrit dans les attitudes des uns et des autres. C’était un jeudi soir. Je tiendrai encore une semaine, en commençant les médicaments. Et je m’effondrerai pour de bon. A un an de distance, je sais que ce que je traversai alors était loin d’être le pire. Ce qui allait suivre, par contre… Mais j’espérais encore une discussion avec la responsable de la candidature. Elle n’a jamais eu lieu.

16 juin

Feuilleté dans le rêve un gros livre annoté de ma main. Le titre m’échappe au réveil, et c’est dommage : j’aimerais le retrouver. Je sais qu’il y est question d’écriture. J’ai souligné et encadré de très nombreux passages, comme il arrive qu’on fasse avec un livre lorsqu’on travaille. Il y a ici et là des formules mathématiques complexes qui disent la façon de lire. Peut-être le secret d’une écriture lisible, fluide. C’est à tout jamais enterré dans un rêve. Il faudrait quelque part un livre sur les livres qui n’existent qu’en rêve, les livres qu’on a lu dans son sommeil, ceux qu’on y a écrit, peut-être. Des livres perdus, et dont on ne saura jamais si ils sont les plus précieux de notre bibliothèque.

17 juin

« Quelque part entre s’en foutre et en crever », disait Gary. J’aurai passé du temps du côté d’en crever. S’en foutre est tellement plus confortable. Putain de jeu d’équilibre.

18 juin

Allongée sur le trottoir, la femme au visage marqué par la rue, cheveux courts, a les ongles des pieds et des mains vernis, rouge et jaune vif. La coquetterie quand plus rien ne tient. Elle s’assoie, sort un miroir de poche, rectifie un rouge à lèvres inattendu. Elle a du rose sur les joues, et du fard à paupières. On est en plein après-midi. Près d’elle son sac de couchage, quelques affaires, ses chaussures. Elle tente de sauver les apparences entre la boulangerie et le traiteur.

19 juin

J’aide à écrire. Coaching, tutorat. J’accompagne. Je relis et j’encourage. Je cherche la distance juste : il s’agit d’aider l’autre à avancer dans sa pratique de l’écriture, jamais d’écrire à sa place, et jamais de décourager. Faire progresser. Mettre en avant les points positifs, pousser à aller un peu plus loin. On peut toujours aller plus loin dans l’écriture. On peut toujours pousser le texte un cran plus loin. Et tout cela dans le respect des intentions de l’autre. Il faudrait parfois que je me coache moi-même.

20 juin

Marcher dans Paris, du Marché de la poésie à une rencontre en librairie. Traverser le Pont des arts. Croiser des écrivains, des éditeurs, se parler. S’installer pour lire à la terrasse du Café de la mairie face à Saint-Sulpice. Peut-on passer meilleure journée ? C’était hier. Il faisait doux. Il ne manquait presque rien.

21 juin

Fête de la musique. C’est un jour parfait pour les « je me souviens ». Je me souviens de la première, j’avais 17 ans. De la dernière, il y a deux ans. On avait marché en ville, fait un tour, à Rouen, mangé une pizza. Je ne pense pas que j’irai faire un tour en ville, cette année. A vrai dire, je n’en sais rien. Pas sans appréhension, en tout cas. C’est quelque chose qu’on ne mesure pas, je crois, quelque chose de fort, cette difficulté d’être en certains lieux. Le mécanisme qui associe les lieux aux émotions, et qui empêche, parce que l’émotion est trop forte. Et comme cela vient en continuité de mon rapport antérieur aux lieux. Perec désigne tout cela comme matière à livre. Cela viendra, j’en ferai un livre, comme j’en ai fait une exposition en 2012. L’intérêt n’est pas neuf. Ce qui change, c’est la façon dont l’émotion s’inscrit. Les lieux changent. Nous aussi. Et tout se superpose.

22 juin

Passer une heure en terrasse à discuter littérature, de ce que c’est qu’écrire, de ce que sont les difficultés qu’on rencontre. Partager nos solitudes et nos doutes. Parce que c’est ça écrire : quelques fulgurances, des incertitudes et du découragement. Mais ces fulgurances comme quelques uns des plus beaux moments possibles. Ces moments, brefs, durant lesquels le texte nous absorbe tout entier. Difficile à partager avec qui n’écrit pas.

Le rêve de la nuit : participation en groupe à un salon du livre, les minutes de l’installation aux tables qui précèdent l’entrée du public, saluer les auteurs que je connais. Trouver la bonne table. C’est un autre aspect de l’activité d’écriture. Pas grand chose en commun entre les deux.

23 juin

Parfois dans l’écriture, ne pas dire de quoi je parle. C’est une référence cachée. Si certaines sont évidentes, d’autres ne seront jamais vues. Elles m’amusent, et peut-être qu’elles donnent un peu de cohérence à ce qui se trame. Un exemple ? Hier il me fallait un parfum d’avant-guerre pour une histoire dans l’histoire. Un parfum pour homme. Je ne le nomme pas dans le texte : j’en liste la composition. C’est celle d’un des premiers parfum pour homme. Son nom ? Pour l’homme. C’est exactement le sens qu’a l’apparition du parfum dans l’histoire. Mais le nom n’est pas dit. Ce n’est presque rien. C’est invisible. Et personne ne le remarquera jamais à la lecture. Mais c’est important. Écrire, c’est aussi ça. Rien de systématique, mais quelques liens avec le réel qui donnent de la tenue à l’ensemble.

25 juin

J’ai un objectif d’écriture quotidien. Une quantité. Je ne force rien : si je ne l’atteint pas, ce n’est pas grave, si je dépasse, peu importe. L’objectif réel est que la fin du premier jet soit écrite fin août. Écrite, et peut-être montrable à l’éditeur. D’ici là, j’organise à peu près mes journées comme je veux : aucune activité obligatoire ne requiert ma présence où que ce soit (cette liberté, c’est au prix fort). Je me consacre donc à l’écriture. On peut le dire comme cela.

26 juin

L’espace Carnet sur le site se remplit. C’est un texte tous les deux jours, en moyenne. C’est inégal. Comment prendre en notes les émotions que je réutiliserai peut-être ailleurs, sous une autres forme ? Je pousse les curseurs au maximum. D’aucuns veulent m’y voir lorsque j’écris « je ». Mais ce n’est pas moi. Une version déformée qui tente l’exacerbation des émotions. Le Carnet, c’est l’antichambre de la fiction. Ça peut avoir la brutalité du croquis pris sur le vif, lorsqu’on capte la dureté d’un visage en deux lignes. Ça s’autorise la niaiserie du romantisme de bas étage. Si ce n’est pas là que je peux le faire, où pourrais-je ?

27 juin

Hier soir, assister au marathon L’autofictif, à la Maison de la poésie. Christophe Brault entreprend de lire L’autofictif d’Eric Chevillard, à raison d’une heure par mois. C’est la 34e soirée. Il en est au début de l’année 2012. Eric Chevillard continue d’écrire ses trois notes quotidienne : Christophe ne devrait jamais le rattraper. Il y a dans ce décalage des années ce que nous avons vécu sans le voir vraiment. Beaucoup de choses intemporelles, et, peut-être des choses qu’on n’écrirait plus aujourd’hui sur les téléphones portables, sur les liseuses électroniques, sur les rapports entre les femmes et les hommes. Et vice-versa. Eric Chevillard en convient. C’est aussi cela le journal quotidien : du déchet, et des choses qui parfois vieillissent mal. Et encore, le dispositif de L’autofictif le met à l’abri du vieillissement prématuré. Mais même l’ironie et le second degré, c’est de plus en plus difficile. Ce n’est parfois pas le journal qui vieillit, mais la société.

28 juin

Apprendre à écrire un roman avec ChatGPT. J’y travaille. Je monte une formation pour partager ce travail. La méthode que j’utilise permet, je crois, un résultat tout à fait étonnant. Mais on est loin de l’IA qui écrirait seule : l’auteur maîtrise la production. Reste ensuite à jouer avec les possibilités. C’est passionnant.

29 juin

Séances de tutorat (c’est du coaching, mais on dit tutorat en bon français). Accompagner sur le chemin de l’écriture. Donner des conseils, relever des forces, conseiller, interroger. Il y a une juste distance à trouver à côté de celui ou celle qui écrit. Encourager face aux obstacles. Sans ça, l’autre est seul face à son texte. Il s’agit de poser une main sur son épaule. Lui laisser le clavier, et créer les conditions de la confiance qui fait avancer. C’est aussi progresser soi-même : aller de surprise en surprise et d’étonnement en découverte. Toujours considéré que la formation ça devait être ça, un échange. Et, dans ce contexte, j’ai l’impression d’y être en plein.

30 juin

Festival du livre hier à Poissy. Rencontre avec quelques autrices, quelques auteurs. Des lectrices et des lecteurs. Raconter Parfois l’homme quelques dizaines de fois en trois heures, bateleur de foire. Convaincre, convaincre, et convaincre encore. Chaque petite vente comme une victoire. Il y a souvent quelque chose de pathétique à l’exercice. Pas hier. La fête est belle, il y a du monde, et tout se fait dans une bonne humeur communicative. Avec deux autrices et un auteur du Tripode, avec un membre de l’équipe, on s’amuse. C’est ça qui compte : quelques heures de plaisir à Poissy.

Dans le métro, au retour, croiser la maire de Paris et son conjoint. Elle est en jean, et personne ne la remarque : comme si elle ne pouvait pas être là…

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