Souvent, en formation, lorsque vient le moment de parler de la conception d’un projet éditorial, j’explique parfois aux stagiaires que la vision "arborescente" d’un site est pratique, mais ne correspond pas à la réalité. (Parfois seulement, ça dépend des stagiaires 😉 La réalité, c’est une base de données d’articles dans laquelle on va piocher pour faire des pages : un classeur de fiches de recettes de cuisine ELLE, et pas une série de dossiers et de sous-dossiers.
Je leur dessine alors des jolies pages articles, et leur explique que c’est encore mieux qu’une boîte de fiche car le classement se fait, simultanément, sur chaque donnée que l’on souhaite : je peux trier automatiquement mes fiches (toutes les recettes avec du canard apparaissent d’un coup sur la page).
Tout cela pour vous dire que j’applaudis aux propos d’Emmanuel Parody qui vont dans le même sens avec, en plus, l’idée qu’on peut déterminer, à l’avance, le corpus de mots sur lesquels ont triera les fiches, et que c’est, finalement, ce corpus qui constitue le plus gros du travail de conception du projet éditorial :
On élabore les grandes lignes du positionnement éditorial et on
liste l’ensemble des mots clés qui désignent le champ thématique. A ce
stade on peut lister des centaines de mots puis on sélectionne les mots
clés pivots qui identifient les thématiques principales du moment. Ces
mots serviront à créer ce qui apparaitra comme des “rubriques” sous la
forme d’onglets ou de menus.Quelle différence me direz-vous? C’est que le matériau de base qui
servira à structurer les contenus n’est pas le rubriquage mais la liste
de mots clés qui définit le champ sémantique. Ces mots seront tout
simplement ceux qui seront utilisés pour marquer (les tags) des
articles et les indexer, optimiser le référencement et pourquoi pas,
plus tard, acheter des mots clés. La base de données qui est la
véritable infrastucture du site n’est plus constituée d’une
arborescence fixe mais d’une collection de contenus aux attributs
nombreux choisis dans une liste fermée.
Emmanuel Parody tient ses propos dans son compte rendu de lecture de L’Ecrit Web de Joël Ronez dont j’ai déjà parlé ici.
Avec un tel titre et mon obession de la cuisine, j’ai cru un instant que tu lançant un 6ème blog 🙂
Merci Sébastien, tout ceci a aussi des conséquences sur l’organisation des équipes. Quand on commence par les rubriques et bien… il faut les remplir. Et chaque rubrique a son journaliste ce qui conduit à une organisation assez statique.
Dans l’autre cas on peut raisonner plus librement sans par exemple exiger un volume fixe de production par rubrique. La question est de couvrir un secteur ou une thématique ensuite les articles sont exploités de façons différentes sur le site (aussi en les publiant plusieurs fois s’il le faut).
Bref les conséquences sont aussi importantes en ce qui concerne les équipes et leur management.
Laurent> 😉
Emmanuel> Tu as raison de le souligner. Du coup, on a une méthode de travail beaucoup plus souple, et qui évite de remplir des cases pour remplir des cases.
ça me rappelle vers 1993/1994 quand j’apprenais à programmer la base « 4D First » sur mon 1er PowerBook! C’était vachement excitant. C’est vrai que c’est une réflexion essentielle aussi pour les questions de consultation des sites, contre la loi d’empilement vertical des posts…